Raffaella, dite Lila, a disparu. Elena, son amie d’enfance, est à peine surprise, et cette disparition est l’occasion pour elle de revenir sur l’amitié qu’elle entretient avec Lila depuis leur enfance à Naples.
Elevées dans un quartier pauvre de Naples pendant les années cinquante, les fillettes grandissent ensemble, partageant les bancs de l’école mais aussi les instants de jeu dans la rue. Très vite, il apparait que Lila est douée, très intelligente, et une compétition amicale s’engage entre les deux fillettes. Mais la famille de Lila est trop pauvre pour l’envoyer au collège, puis au lycée, et la fillette doit aller travailler dans la cordonnerie familiale, tandis que Elena, elle, va connaître le collège, puis le lycée, découvrant des matières telles que le latin ou le grec. Mais Lila refuse de se cantonner dans l’ignorance, et fait tout pour apprendre autant qu’Elena.
C’est une amitié très particulière qu’on découvre entre ces deux fillettes qui grandissent après-guerre. Portée par une plume intense, ce tome qui se penche sur l’enfance, l’adolescence et le début de la vie d’adulte des deux filles nous emporte dans l’Italie pauvre des années 50. Elles vivent dans un quartier animé, avec des clans, des familles, des « histoires », et le tout est très bien retranscrit via les yeux d’Elena.
Il m’a été très facile de plonger dans l’univers d’Elena et Lila. Sans que ce soit évoqué frontalement, on comprend que la guerre est toujours bien présente dans les esprits, même si l’âge des fillettes les empêche de le comprendre. Les adultes veulent aller de l’avant, et le monde des grands n’est pas encore à leur portée.
J’ai beaucoup apprécié cette première partie et j’espère pouvoir lire la suite pour savoir comment la vie des deux jeunes femmes va évoluer au cours des ans. Même si je ne parle pas italien, je trouve que la traduction est très fluide, avec une langue riche et imagée qui permet de se plonger au cœur de ce quartier pauvre de Naples.
