Je ne connaissais pas l'oeuvre de Blaise Cendrars et choisir ce recueil chez Folio m'a semblé être une bonne porte d'entrée dans l'univers de cet écrivain.
Ce recueil est composé de trois poèmes nourris par les voyages et les expérience de Cendrars qui sera envoyé en Russie en apprentissage en 1905. Il en tire alors de très jolis vers dont voici un extrait qui se situe au début du poème du Transsibérien :
« En ce temps-là j’étais en mon adolescence
J’avais à peine seize ans et je ne me souvenais déjà plus de mon enfance
J’étais à 16 000 lieues du lieu de ma naissance
J’étais à Moscou, dans la ville des mille et trois clochers et des sept gares
Et je n’avais pas assez des sept gares et des mille et trois tours
Car mon adolescence était alors si ardente et si folle
Que mon cœur, tour à tour, brûlait comme le temple d’Éphèse ou comme la Place Rouge de Moscou
Quand le soleil se couche. »
A travers ses yeux on découvre un pays, à travers ses paysages, sur le rythme des roues du train qui l'emmène à travers les steppes.
Les Pâques est une longue supplique à Dieu où l'auteur mêle pensées païennes et épiphanie chrétienne, et il se pose des questions sur le devenir de Dieu s'il était descendu sur Terre ailleurs qu'à Jérusalem.
Le Panama ou les aventures de mes sept oncles nous entraine vers les Amériques, terres que Cendrars a beaucoup fréquentées, faisant des allers retours en paquebot, et en profitant pour étudier les voyageurs et écrire ce qu'il voit. Il y parle aussi de ses oncles, tous grands voyageurs.
Je n'ai pas du tout l'habitude de lire de la poésie, mais je dois avouer que j'ai pris plaisir à lire ce recueil. Court, avec ses 96 pages, il est parfait pour entrer dans l'oeuvre de Blaise Cendrars et découvrir combien sa plume simple est capable de toucher les gens, et de mettre en avant des sentiments sans effet de manche. J'ai beaucoup aimé.