Les Chroniques de l'Imaginaire

Les héritiers d'Agïone (Les héritiers d'Agïone - 1) - Tpiu

La princesse Adalise du royaume de Tyriadoc est une exception parmi son peuple. Quand elle est née morte, elle a bénéficié de la seconde vie offerte par les dieux à tous ceux qui meurent de manière prématurée, l'Ëdre. Pourtant, cette deuxième chance ne touche normalement pas les nouveau-nés, trop faibles et trop purs. Elle y a gagné le surnom de "princesse cadavre" et une sombre réputation. Le peuple n'est pas le seul à la décrier : le premier prince la déteste parce qu'elle est bâtarde, le deuxième la méprise parce qu'il la juge trop immature.

Adalise n'a que faire de tout ça. Elle ne compte pas plier docilement aux attentes des autres. La seule chose qui lui importe, c'est de retrouver sa mère Adélaïde, mystérieusement disparue dix ans plus tôt. C'est pourquoi elle est hautement intriguée, mais également intéressée, quand un Maudit - un monstre créé par la résurrection d'une âme décédée de manière trop violente - lui susurre avant de mourir - définitivement cette fois - que sa mère est encore en vie...

Les héritiers d'Agïone part d'un postulat plutôt original, celui que tout le monde peut resusciter une fois si son heure n'est pas encore venue. C'est déjà assez original en soit, mais il semble que la princesse Adalise accumule les anomalies quand il s'agit de trépas. Elle va ainsi aller de surprise en surprise dans un premier tome où il se passe plein de choses : affrontements verbaux avec ses frères, affrontements plus dégoulinants contre des Maudits, rencontres et autres. L'histoire s'annonce tortueuse, les questions sont nombreuses, mais les réponses ne devraient pas tarder à commencer à arriver puisqu'il s'agit d'une série courte en trois tomes.

L'héroïne est un personnage avec un fort caractère, sympathique, mais son frère n'a peut-être pas tort de la juger encore trop gamine dans ses réactions. Elle va probablement mûrir au fil de sa quête, qui ne va pas l'épargner. Pour l'assister, elle ne peut compter que sur une servante fidèle et surtout un ami proche bien qu'il ne vienne pas de son milieu, un jeune mineur qui semble déborder d'énergie.

Côté dessins, attention pour les âmes sensibles : c'est parfois violent, et les Maudits sont de grosses masses gluantes pleines de tentacules assez dégueu. Heureusement, les personnages et décors son assez jolis, voire même très mignons pour les Ëdrelins (des bestioles rondouillardes attirées par la mort).

Ajoutons pour ceux qui ne l'auraient pas noté que Tpiu est une mangaka française, on ne peut que l'encourager. Pour ma part, je suis en tout cas curieuse de la suite de cette série.