Dans ce roman, Louis XIV n’est pas mort en 1715. Non. Grâce à un procédé mystérieux, il a été transmuté en vampyre et continue désormais de régner sur un pays qu’il fait littéralement saigner à blanc, puisque les gens du peuple doivent verser chaque mois l’impôt du sang afin de nourrir les nobles de la cour qui ont été aussi transmutés.
Trois siècles plus tard, Jeanne, la fille d’un petit apothicaire d’Auvergne, voit sa famille massacrée par les inquisiteurs du roy, qui les soupçonnent de faire partie du mouvement de la Fronde dont le but est d’éliminer le roi et tous les vampyres. Jeanne ne doit sa survie qu’à la chance ; par un jeu de dupe, elle prend la place de la fille d’un nobliau du coin, et se retrouve propulsée pupille du Roy. Elle est donc envoyée à l’école de la Grande Ecurie, où elle va devoir apprendre à survivre parmi les nobles avides d’obtenir les faveurs du roy, mais aussi où elle va devoir affronter des ennemis qu’elle n’imaginait même pas.
Portée par son désir de vengeance, Jeanne va tout faire pour s’intégrer et éliminer le vampyre qui a décimé sa famille.
Grande fan de vampires et d’histoires sanglantes, j’ai été globalement plutôt déçue de ce roman. L’écriture et le style sont plutôt simples, mais même si je l’ai lu très vite, je n’ai pas du tout été accroché par l’héroïne qui se révèle être une énième occurrence de la petite fille qui veut venger ses parents et qui va tout faire pour atteindre son but. Alors je n’ai rien contre ce thème, loin de là, mais Jeanne, la principale protagoniste, est loin d’être si intéressante que ça.
En effet, je trouve que l’auteur sombre dans la facilité scénaristique avec la chance qui accompagne systématiquement l’héroïne. Bon, d’accord, perdre toute sa famille d’un coup, ce n’est pas folichon, mais ensuite elle arrive à prendre la place d’une noble, aller à l’école, s’y faire des amies (qu’elle va trahir à plusieurs reprises sans remord mais Ô chance, elle sera pardonnée !), réussir à apprendre l’étiquette de la cour, la danse, l’équitation et tout ce qui fait partie de l’éducation des jeunes filles du XVIIIème siècle et le tout en très peu de temps. Et évidemment elle fera preuve de plus d’esprit que les jeunes filles qui sont à l’école depuis plus longtemps, tant qu’à faire.
Ah oui, parce qu’en trois cents ans, rien n’a changé dans ce bon royaume de France. Les carrosses sont le moyen de déplacement des nobles, les courriers sont envoyés par corbeau, le télégraphe et le téléphone n’existent pas, bref, c’est un pays largement arriéré et qui reste sur les acquis qui étaient ceux déjà présents à la mort du roy. Je trouve ça dommage, car écrire une uchronie est pourtant le meilleur moyen d’imaginer des choses originales, là, c’est très décevant de ce point de vue-là.
Je veux bien adhérer au mythe de l’anti-héros, mais dans ce roman précis, l’héroïne n’est même pas un anti-héros crédible. Portée par sa chance, son égoïsme, ses mensonges, et ses trahisons, elle n’est vraiment pas intéressante à découvrir, et la redondance des scènes de trahisons et violence finissent par lasser.
Je pense passer mon tour pour les tomes suivants.