Bérangère revient dans le petit village de son enfance pour reprendre une boulangerie qui périclite. A ses côtés, son fils Oscar, qu'elle surnomme affectueusement son courant d'air. Le petit garçon est vif mais surtout très gentil, et il se prend rapidement d'amitié pour une adolescente étrange et solitaire, Mitsuki.
Avec ses oreilles et sa queue de renard, Mitsuki ne passe pas inaperçue. Mais ce qui dérange dans le village, c'est qu'elle est taiseuse, semblant vivre dans un monde intérieur. De plus, elle a la curieuse habitude de fouiller les poubelles. Son père, le garde-forestier Séraphin, aime sa fille autant qu'il aimait sa défunte mère mais ne réussit pas plus que les autres à communiquer avec elle, à son grand dam.
Quel est donc le secret de Mitsuko ?
Mitsuko est une BD qui véhicule une forte émotion. C'est une très belle histoire, racontée avec une grande justesse. Au fil des phrases narrées par la boulangère, on découvre Mitsuko l'enfant sauvage, mais également comment le petit Oscar d'abord va réussir à briser sa carapace puis comment la petite fille va finalement s'ouvrir et se révéler. Simple, mais fort.
Les dessins sont agréables à l'œil, avec des traits fins et précis, des couleurs douces et des cases non encadrées. Les décors ne sont pas oubliés, les personnages sont reconnaissables de loin, l'ensemble est fluide et harmonieux. La couverture énigmatique, qui avait attiré mon attention sur cette BD, reçoit une parfaite explication à la fin du récit.
C'est vraiment une BD très sympa, très tendre, qui ne dépareille pas parmi les autres contes des cœurs perdus.