Betsy Canning est richement mariée à un auteur de livrets d’opérette. Celui-ci connait un certain succès et Betsy ne supporte plus la vie qu’elle mène avec lui et décide donc de divorcer. Mais en 1936 l’entourage du couple, ainsi que leurs enfants, ne sont pas encore psychologiquement prêts à ces changements de vie radicaux.
Tandis que Betsy garde la maison et que les enfants restent avec elle, Alec, son ex-mari, va se retrouver dans une situation un peu plus délicate. Ce que la nouvelle divorcée n’avait pas anticipé, c’est l’ingérence de toute sa famille dans les affaires du couple (en particulier leurs mères respectives), et tous les conseils et les jugements qu’elle allait recevoir. Quant aux enfants, ils cherchent eux aussi à mieux vivre tous ces changements à leur manière.
Nous sommes donc en présence de Betsy qui décide un beau jour de quitter son mari, parce qu’elle a décidé que leur vie ne lui convenait plus et qu’ils n’étaient plus vraiment heureux ensemble. Mais Betsy ne pense pas un seul instant à son mari, parfaitement heureux entre son métier qu’il aime, et sa femme qu’il aime toujours (et qu’il aimerait tout au long du livre).
Finalement, la décennie où se passe l’histoire importe peu. Certes, un divorce à cette époque fait quelques remous, mais finalement pas tant que cela. Ce qui est intéressant de suivre, c’est l’évolution psychologique de Betsy qui va apprendre à vivre sans son mari, et finalement se rendre compte que ce n’était pas si mal avec lui. Mais Betsy étant une femme fière, elle ne l’admettra jamais et poursuivra dans la voie qu’elle a choisi, afin de garder la tête haute devant sa mère, sa belle-mère, et ses enfants.
Parsemé de touches d’humour très british, ce roman nous plonge dans la vie d’une femme qui souhaite changer sa vie, mais qui ne s’attaque pas forcément à la bonne personne. C’est plutôt réussi, et j’ai beaucoup aimé suivre cette famille anglaise à la veille de la seconde guerre mondiale.
La plume de l’autrice, via la nouvelle traduction, se révèle étonnamment moderne — le roman date de 1936 — et nous permet de plonger dans l’histoire très vite, grâce à la galerie de portraits de la famille Canning.