Dans la famille de Philippe, onze ans, le dimanche c’est sacré. Toute le monde se réunit chez mémé pour manger le gigot et les flageolets. On est en 1981, juste après l’élection de Mitterrand, et s’il y a bien un sujet qui divise la famille, c’est la politique mais pas seulement. La politique et mais surtout les louis d’or que mémé a caché quelque part dans sa maison. En effet, chaque membre de la famille rêve du magot, et c’est en partie pour cela que tout le monde est assidu aux repas du dimanche, des fois que mémé lâche l’info d’où elle a planqué le magot. Le seul qui se fiche des louis d’or dans la famille, c’est Philippe, qui adore sa grand-mère car celle-ci s’ingénie à lui créer des souvenirs inoubliables avec elle.
Cette BD se lit comme une pièce de théâtre en plusieurs actes. On commence par l’exposition des personnages et de la situation, et ensuite l’intrigue se déroule autour du fil rouge des louis d’or cachés et de la politique jusqu’au final où on apprend la vérité sur les fameux louis d’or.
Vu par le prisme du regard enfantin de Philippe, l’histoire a un côté réjouissant. L’enfant ne comprenant pas réellement tous les enjeux de ce qui se déroule à table ou dans la maison, il y a souvent une certaine naïveté dans ses observations et c’est ce qui donne le côté amusant de l’ensemble. Mais Philippe est loin d’être bête et il sait apprécier les moments avec sa mémé. Plus que les adultes d’ailleurs, trop obnubilés par l’hypothétique fortune de l’ancêtre.
Cette BD nous plonge au tout début des années 80, quand 1969 était encore bien présent dans les mémoires, et surtout quand la bascule politique laissait entrevoir des choses différentes pour le futur (y compris l’invasion imaginaire de chars russes sur les Champs d’Elysées).
Un pari réussi pour les auteurs, avec ce qu’il faut de nostalgie, d’humour et de contexte historique pour y prendre plaisir.