En 1966, au Japon, Hamaguchi travaille chez un grossiste de textile. Il ne s’y épanouit pas vraiment, et l’année suivante il arrive à Tokyo où, très vite, il commence à travailler comme assistant dans le studio d’un célèbre mangaka. C’est là qu’il va tout apprendre et entretenir le rêve de réaliser son propre manga.
Pour lui vont alors commencer les longues nuits penché sur la table à dessin, les bouclages qui se terminent au bar, la découverte de la vie de mangaka, mais aussi la jalousie quand l’un des autres assistants apprend qu’il a une chance d’être publié dans un grand magazine. Hamaguchi peine à développer l’histoire qu’il veut raconter et son manga n’avance pas, ce qui le désespère. C’est alors qu’il fait la rencontre de Mariko, une jeune femme à la santé très fragile, qui va l’aider à raconter son histoire.
La seconde histoire de ce volume est un one shot d’une trentaine de pages où on découvre l’endroit un peu spécial où l’auteur a habité au début des années 70, brossant un portrait plein de tendresse de ses voisins avec qui il partageait les lieux.
Mangaka très prolifique, Jirô Taniguchi a mis beaucoup de lui-même dans cette histoire de jeune mangaka qui se cherche et qui peine à s’épanouir pleinement. La galerie de personnages présentés est très sympa, et j’ai beaucoup apprécié le trait de cet artiste que je ne connaissais que de nom.
Le côté autobiographique se ressent bien et apporte à la fois profondeur et tendresse à travers le regard de l’auteur qui se penche sur qui il a été à ses débuts. J’ai beaucoup aimé, et je pense que je vais m’intéresser à d’autres de ses œuvres, en particulier Quartier Lointain, qui est plébiscité par le public français.
Casterman nous offre ici l’œuvre dans le sens original de lecture, avec une couverture sobre mais esthétiquement très réussie à mon goût.