De son vivant, Wallace était un sale type. Avocat de métier, il meurt juste après avoir viré son assistante, la privant de son salaire mais aussi de la bourse d’étude de sa fille. A son enterrement, il constate avec dépit que seules six personnes sont présentes : sa femme (enfin, son ex-femme), ses trois associés, le prêtre et une inconnue. Et c’est tout.
Il s’avère que l’inconnue est une apprentie faucheuse, et qu’elle doit l’accompagner là où il doit être. Ce qui ne veut rien dire pour Wallace, mais elle le conduit dans un salon de thé un peu spécial : « La traversée de Charon ». Il va y faire la connaissance de Hugo, un humain, de Nelson (le grand-père d’Hugo, mort), d’Apollon (le chien fantôme de l’endroit) et de Mei, la faucheuse qui l’a accompagné jusqu’ici. Hugo lui apprend qu’il est le passeur destiné à lui faire passer la porte vers l’au-delà. Mais Wallace ne veut rien entendre. Il ne veut pas être mort, il veut être vivant, pour lui tout cela n’est qu’un malentendu, et il veut reprendre son travail, ses dossiers ne vont pas s’avancer tout seul !
Hugo, Mei et Nelson vont donc lui apprendre à être mort, et être un fantôme, avec ses atouts, mais aussi ses limites. Et c’est pendant cet apprentissage que Wallace va se rendre compte qu’il n’a pas été le meilleur humain qui soit.
Je dois avouer que j’ai été conquise par ce titre. Dès les premières pages, j’ai adoré détester Wallace et ses premières déconvenues en tant que fantôme m’ont mise en joie. Puis le personnage évolue, et, petit à petit, on s’attache à lui ainsi qu’aux autres habitants de La traversée de Charon.
Les personnages secondaires sont aussi très intéressants à découvrir, et la fluidité de la plume de l’auteur fait qu’on ne s’ennuie pas un seul instant au cours de l’histoire.
Alors que le passage du monde des vivants au monde des morts fait l’objet de nombreux romans (ou de passages dans les romans), celui-ci se focalise sur ce qui précède ledit passage, avec des thématiques sur le regret, la morale, la bienveillance, et l’envie de devenir meilleur. Bien que le thème de la mort soit un peu sombre, je suis ressortie de cette lecture avec le sourire, car j’ai passé un excellent moment en compagnie du petit groupe (et Apollon qui fait pipi sur les gens méchants me met en joie à chaque fois), et la fin est pleine d’espoir et de joie.
J’ai vraiment beaucoup aimé cette découverte et ça m’a donné envie de lire d’autres titres de l’auteur.