Un article de presse relatant un meurtre survenu dans le petit village fictif de Louviec, situé à une dizaine de kilomètres du bien réel château de Combourg en Ille-et-Vilaine, attire l’attention du commissaire parisien Adamsberg.
D’autant plus intriguant qu’il a séjourné là-bas un mois plus tôt dans le cadre d’une autre enquête et qu’il a rencontré par hasard la victime, Gaël Leven, « un type solide comme un rocher breton et large comme l’armoire », garde-chasse de fonction, au cours d’un diner dans une vieille auberge.
Il n’en faut donc apparemment pas davantage pour qu’Adamsberg se sente concerné de près par l’affaire et décide de se rendre sur place pour retrouver son homologue local, Franck Matthieu, avec qui il avait bien sympathisé.
Si d’emblée les premières pistes semblent s’orienter vers un excentrique sosie de l’illustre vicomte de Chateaubriand, connu pour cultiver le chantre du romantisme et la légende des lieux, l’hypothèse ne convint pas Adamsberg qui enjoint son équipe à venir le rejoindre pour démêler le vrai du faux parmi une liste de suspects plus surprenants les uns que les autres…
Pour une adepte disons régulière de polars, n’avoir jamais lu de livres de Fred Vargas, du moins ceux qui mettent en scène son célèbre commissaire Jean-Baptiste Adamsberg, c’est un peu la honte. Quand j’ai su qu’après six années de silence, la romancière faisait son retour dans les présentoirs des librairies, je me suis dit qu’il était temps de rattraper mon retard.
Bien mal m’en a pris parce que j’ai rarement autant ramé avec un bouquin. Pourtant j’ai bien aimé les tentatives d’humour parsemées au gré de l’avancée (lente et farfelue) de l’intrigue. Disons que ça venait un peu égayer les (très) longues disgressions descriptives pour tenter de dessiner les portraits des nombreux protagonistes dans cette affaire de meurtre folklorique.
Mais c’est très vite retombé à plat, à la limite parfois même du caricatural (à deux doigts de croire que les Bretons ont tous des noms celtiques, boivent du chouchen et invoquent les farfadets en dansant aux pieds des dolmens).
C’était pourtant une bonne idée de départ de placer l’enquête en Bretagne, dans une forteresse regorgeant de mystères et de traditions ancestrales. Mais ce qui aurait pu être un huis clos à la Agatha Christie s’est transformé en un étrange remake du Fantôme de Canterville où l’on se retrouve à parcourir les ruelles d’un village pour traquer des chats.
Et quand aux prédictions morbides d’un esprit à la jambe de bois s’ajoutent un potentiel descendant du vicomte François-René de Chateaubriand, un bossu, des dialogues lunaires et des histoires d’œufs et de puces… ma foi, on se dit qu’on n’a plus rien à perdre donc autant débrancher son cerveau pour se laisser porter jusqu’au dénouement final. Décousu, poussif et maladroit. Je crois bien que ce n’était pas fait pour moi.