Les Chroniques de l'Imaginaire

L'assistante de l'apothicaire (Les mariées de Mlle Thorn - 2) - Scott, Regina

Sans ressource ni nom prestigieux, Patience n'a eu d'autre choix que de devenir dame de compagnie auprès d'une vieille dame autoritaire qui ne l'appréciait ni ne la traitait comme elle l'aurait dû. Mise à mal une fois de trop par la fille de sa maîtresse, elle décide de changer d'emploi et a l'heureuse surprise de trouver immédiatement une place d'assistante auprès de l'excentrique Augusta, apothicaire fantaisiste qui mélange au petit bonheur les ingrédients les plus variés dans l'espoir de concocter un baume exceptionnel.

A leur arrivée dans le manoir de la famille Orwell dans le comté d'Essex, ils ont affaire à des hôtes indésirables, qui se sont incrustés sans invitation dans l'espoir d'un mariage avec le maître de maison, sir Harry. Pour leur couper l'herbe sous le pied, Augusta presse Patience de simuler des fiançailles avec Harry. Peu convaincue, Patience accepte pourtant de jouer le jeu pour quelques jours, en échange d'une rente une fois la rupture des fiançailles annoncée.

Augusta délaissant ses invités pour pratiquer des expériences dans son laboratoire, Patience prend en main l'organisation d'une partie de campagne, qui occupera les nombreux occupants du manoir jusqu'aux fêtes de Pâques. Ce n'est pas une mince affaire, entre les sorties nocturnes discrètes de sir Harry, le sans-gêne des invités et quelques nouvelles surprises inopportunes !

Les activités d'espionnage de sir Harry, liées à la situation tendue avec la France alors sous la coupe de Napoléon, apportent à l'intrigue une dose de danger et de secrets. Cette tension est cependant contrebalancée par le fait qu'il s'agit d'un huit-clos dans un manoir de campagne isolé, dans lequel il faut passer son temps à trouver de nouvelles occupations pour distraire les nombreux invités, occupations aussi palpitantes que des parties de billard pour les hommes ou des lectures de théâtre pour les femmes.

Les personnages sont nombreux, au point qu'on perde parfois le fil de qui fait quoi et où. Ils ont une certaine présence, avec parfois leur propre ligne d'intrigue (comme la fameuse mlle Thorn qui donne son nom à la série, qui va retrouver une vieille connaissance). Les ailurophiles apprécieront particulièrement la chatte omniprésente, qui juge de la qualité des humains à qui elle est présentée. Tout cela crée un contexte qui a du corps, peut-être au détriment de la romance principale entre Patience et Harry, qui semble avancer trop facilement sans réelle anicroche pour se régler opportunément en quelques lignes à la fin.

Globalement, c'est une choutte lecture : un livre un peu creux au niveau romance, mais qui se lit avec intérêt grace à tous les autres élements d'intrigue et sa plume légère.