Dans un futur pas si lointain, sur les bords de la rivière des Outaouais, à la frontière entre Gatineau et Ottawa, Nathan, trois ans et demi, échappe à la surveillance de sa mère, Zoé.
Elle ne l’a quitté des yeux qu’un court instant, occupée à peindre la coque d’un bateau dans la marina familiale, mais ces minutes cruciales se transformeront en des années de doutes et de cruelle absence.
Persuadée que son fils ne s’est pas noyé, qu’il est toujours en vie quelque part, Zoé ne cessera de le chercher dans un Canada ravagé par la violence et le dérèglement climatique. Thomas, le père du garçon, n’y croit plus depuis longtemps et a toujours soupçonné sa belle-famille de négligence envers son fils.
Dans un désir obsessionnel de trouver un coupable, à en perdre la raison, le couple implose. Pour faire taire la douleur de son chagrin, Thomas fuit de l’autre côté de l’Atlantique. Lorsque son père décède, il doit revenir sur ces terres où la nature a repris ses droits et dont les forêts semblent regorger de dangers depuis la chute des États-Unis.
Thomas résistera-t-il à la tentation de revoir Zoé ? Que pourraient-ils encore sauver dans ce monde en péril ?
Incroyable et improbable, après des débuts quelque peu hésitants et laborieux, mais j’ai littéralement adoré cette lecture pourtant bien sombre et pessimiste.
Tellement de sujets sont abordés qu’on peut aisément s’accrocher à certains passages plus qu’à d’autres. C’est un savant mélange de thriller, de nature writing et de science-fiction avec une ambiance dystopique post-apocalyptique.
J’ai trouvé que tout était rondement bien amené, que ce soit par la construction du récit ou la qualité de l’écriture. C’est cohérent et crédible, ce qui rend la lecture encore plus captivante et effrayante.
Même si je me suis peu attachée aux personnages, à vrai dire j’aurais souhaité que l’histoire soit encore davantage développée, on plonge avec considération dans leur passé respectif et particulièrement dans l’héritage de la culture amérindienne.
L’enfant rivière raconte les traumatismes liés à l’enfance et à l’acculturation violente et forcée des algonquins. Mais c’est aussi l’histoire d’une quête et d’un combat, celui d’une mère prête à tout pour retrouver son enfant et comprendre qui elle est.
Bien plus qu’un simple drame intimiste, ce livre s’immisce quelque part en nous et, par la tension sous-jacente et récurrente contenue au fil des pages, il questionne et secoue. Comme si des brèches anxiogènes n’attendaient que ça pour s’ouvrir et fomenter une projection douloureusement réaliste.
Certaines scènes sont dures mais jamais injustifiées dans une problématique de survie. Je ne le conseillerai certes peut-être pas au plus grand nombre mais ce roman, tout comme Isabelle Amonou, méritent d’être découverts !