Dans ce bourg de Camargue, on est connu par son surnom, et si l'on n'en a pas, c'est qu'on n'est pas vraiment d'ici. Ce qui est sûr, c'est que Trognecuite, Pètembulle et Fricassée ont le leur depuis longtemps, et leur sobriquet collectif a été peint par eux-mêmes, à leurs frais, sur le banc où ils se réunissent (hors jours de trop grand vent ou autre météo hostile).
De ce point stratégique, ils observent tout ce qui se passe sur la rive gauche du canal, la rive droite étant quasiment un pays étranger, la preuve étant qu'ils ont demandé à être séparés du reste de Consac (cette audace !!). Il y en a toujours au moins un pour savoir, par exemple, pourquoi Patte de Cranc a changé de bar : c'est la faute à ce plaisantin de Canard ! Et de là, ils se re-racontent, pour le plaisir, le plus beau coup dudit Canard.
D'une histoire à l'autre, c'est tout le quotidien présent et passé de Consac qui défile, avec ses habitants.
Le ton est vif et enlevé, on se retrouve plongé dans l'atmosphère camarguaise grâce aux mots locaux, dont le sens est détaillé dans un glossaire très utile en fin d'ouvrage, pour les curieux, et aux phrases en provençal, traduites en notes de bas de page. L'auteur a une évidente tendresse pour ses personnages et leur lieu de vie.
Toutes les anecdotes ne présentent pas la même longueur et le même intérêt, bien sûr, mais le livre est court, vite lu, et je ne doute pas que chacun et chacune trouvera de quoi s'amuser dans ce petit ouvrage sans prétention.
