Les Chroniques de l'Imaginaire

Le chant de la femme cryptée - Macìas, Jimi

2122 : Azabache est une chanteuse de copla au Rosa Negra, un cabaret situé dans une Espagne futuriste où une seconde guerre civile s’est terminée quelques années auparavant. Mais Azabache n’est pas que chanteuse, elle est aussi une ex-taularde et monte en l’air de précision, sauf quand sa coéquipière Carmina oublie de neutraliser les systèmes de sécurité. Quand Carmina disparaît après une dispute, Azabache ne veut pas croire qu’une simple altercation peut l’avoir fait déguerpir.

Elle va donc demander à l’inspecteur Sanchez, qu’elle connaît depuis des années, de rechercher sa compagne. Mais l’aide aura un coût pour la jeune femme. Elle va devoir donner un coup de main à la police qui recherche un tueur en série qui sévit depuis au moins cinq ans dans le coin et qu’elle n’arrive pas à appréhender.

Elle va devoir subir une immersion, qui est une technique de récupération d’informations dans le cerveau des victimes. Pas du tout ravie par la perspective, Azabache accepte néanmoins afin de retrouver Carmina, tout en espérant que celle-ci n’ait pas été victime dudit tueur en série. Mais plonger dans les souvenirs de ces femmes assassinées n’est pas sans conséquence.

Ni manga, ni BD, ni comic, Le chant de la femme cryptée est à la croisée des chemins. Avec une esthétique ultra dynamique et colorée et des traits de dessin très anguleux, on a l’impression de plonger dans un monde psychédélique, mais du côté très violent et pas flower power. Souligné par les vers parfois violents de la copla, ce chant qui parle d’amour, de déception et de trahison amoureuse, et qui rythme chaque chapitre de cet album.

C’est une œuvre pour lecteurs adultes, qui interroge sur la violence du monde, qu’il soit actuel ou futur, à travers des scènes de crimes, de tortures, ainsi que de plongée dans la psychée d’Azabache qui est loin d’avoir eu une enfance facile.

Coincées entre ses traumatismes et sa résilience, mais aussi entre ses recherches pour trouver Carmina et découvrir qui était sa mère, Azabache va plonger dans son propre passé et sa propre histoire afin de découvrir qui est le tueur en série.

Mais on ne reverra pas Carmina, disparue on ne sait où. C’est l’un des points négatifs de cette histoire. On ne sait pas ce qu’est devenue l’amie d’Azabache, et la fin arrive un peu trop vite à mon goût.

Toutefois, j’ai beaucoup apprécié découvrir cette histoire même si j’ai été assez déstabilisée au premier abord par le graphisme de l’ensemble.