Léo est bouquiniste, propriétaire de la librairie héritée de son grand-oncle. Il est aussi mage, son employée, Nadia, est une fée, et il y a des rayons de sa librairie seulement accessibles aux autres Magiques. Il vit en célibataire avec Gaspard qui, sous sa fourrure et son comportement de chat trop gâté, dissimule un vague cousin, mage lui aussi, coincé dans sa forme féline par un sort ayant mal tourné.
Tout va changer le jour où la mère de Léo l'avertit qu'elle a eu une vision d'un futur où il disparaissait. Or, Clotilde Lebeau n'a rien d'un charlatan, et elle est visiblement inquiète. Léo lui promet de faire attention, mais ne voit pas en quoi il serait risqué d'accepter l'invitation à une soirée de musique classique proposée par une ravissante Virginie rencontrée au square. A la fin d'une soirée très agréable, mais étrange avec son décor et ses invités fermement ancrés dans les années soixante-dix, Léo part en oubliant son smartphone sur le manteau de la cheminée. Cinq minutes après, quand il frappe à la porte, c'est la voisine de palier qui lui demande pourquoi il essaie d'entrer dans un appartement vide depuis cinquante ans.
Léo ne peut laisser ce mystère sans solution, d'autant qu'il veut absolument revoir la charmante Virginie, et le lendemain il retourne sur les lieux avec Nadia et Gaspard. Peu à peu, tous trois se rendent compte que tout l'immeuble est réputé dans le quartier à la fois pour un drame mystérieux qui a eu lieu en 1971, mais aussi pour le turnover important de ses occupants. Et peu après la terre se met à trembler dans le centre de Paris.
Ce roman est une romance charmante, qui flirte avec la culture populaire, et les codes de l'urban fantasy. Les différences de codes comportementaux et culturels entre les années soixante-dix et notre présent sont bien mises en scène, notamment au niveau du langage, ce qui ne pourra qu'amuser un lecteur ou une lectrice de plus de cinquante ans. Cette histoire a un style vif, les dialogues visent à amuser le lecteur ou la lectrice, et y parviennent généralement bien. Les personnages sont peu originaux, mais cohérents, surtout avec les codes de la romance.
L'existence d'un monde magique dissimulé aux non-magiques est bien sûr familière depuis Harry Potter, mais il y a aussi quelque chose du Paris magique de Pierre Pevel dans ce mage vivant avec un chat qui résout une énigme, même si l'univers est ici moins développé. En somme, une alliance agréable d'originalité et de familiarité qui constitue une distraction plaisante sans prise de tête, à lire quasiment "de sept à soixante-dix-sept ans".