Paul, un jeune homme banal d’une vingtaine d’années qui bosse dans une supérette parisienne, vit dans un studio et n’a pas vraiment beaucoup d’ambition. Il aimerait juste s’acheter son propre logement et avoir assez d’argent pour vivre tranquillement, mais ce n’est pas avec le SMIC qu’il peut réussir sa vie.
Licencié, il se retrouve au chômage et cherche un moyen de gagner de l’argent. Quand il comprend que son corps est son meilleur atout dans cette entreprise, il décide de monnayer ses faveurs auprès des hommes, bien qu’il soit hétérosexuel. Très vite, son activité d’escorting lui apporte de l’argent, mais il en veut toujours plus et décide d’explorer tous les médias numériques pour augmenter sa popularité, sa visibilité, mais surtout la taille de son porte-monnaie. Epaulé par Clément, un ami qui deviendra son amant, le jeune homme va se construire un petit empire. Mais un empire bien fragile.
Capital Rose est un roman qui se lit vite et qui, chez moi, ne laissera pas une grande impression. Certes le sujet est intéressant (c’est pour cela que j’avais choisi ce titre), mais je ne me suis attaché à aucun des personnages, et l’alignement de poncifs tout au long du livre devient assez vite indigeste. Que ce soit sur l’escorting, les réseaux sociaux, la monétisation en ligne, il y a pas mal de répétitions et, grosso modo, il ne se passe pas grand-chose de vraiment intéressant. On voit que l’auteur a plutôt bien bossé son sujet, mais les réflexions qui découlent des actes de Paul sont du niveau de la discussion de café. Beaucoup de généralité, peu de profondeur, et elles montrent surtout un profond égoïsme doublé, sur la fin, d’un syndrome malsain de chevalier blanc qui veut aider les autres en leur proposant tout simplement la mort.
Alors oui c’est un roman, mais contrairement à d’autres chroniqueurs et journalistes, je n’ai pas trouvé cela particulièrement brillant ni percutant. J’ai surtout trouvé que Paul était un opportuniste prêt à tout pour gagner quelques billets, quitte à être physiquement blessé par ses clients. Ajoutons à cela la facilité avec laquelle Paul semble se sortir des pires situations, et je peux avouer que je me suis pas mal ennuyée pendant ma lecture.