Tokyo, années 1950. La résidence K, manoir de briques rouges abritant des femmes célibataires, apparaît aux habitants de Tokyo comme une demeure tranquille pour dames respectables, mais cache en réalité un sinistre passé avec son lot de mensonges et de faux semblants.
Lorsque le passe-partout qui ouvre les cent cinquante chambres de la résidence disparaît mystérieusement de la loge des gardiennes, les locataires retiennent leur souffle. Car derrière chaque porte se cache de lourds secrets et certaines femmes ont tout intérêt à les protéger.
Au même moment, la résidence K s'apprête à subir de très importants travaux de rénovation. Ces derniers pourraient mettre au jour un épouvantable crime commis des années auparavant. Et quelqu'un, parmi les femmes de la résidence, a tout à perdre s’il ne s’empresse pas de brouiller les pistes…
Publié en 1962 au Japon, Le passe-partout est réputé pour être ce qu'on nomme communément un grand classique du roman noir japonais. Plutôt bien construite, cette enquête aux allures d’origami m’aura tenue en haleine jusqu’à la fin malgré quelques longueurs et répétitions.
Je me suis parfois emmêlée les pinceaux entre les noms aux similitudes syllabiques mais j’ai pu m’en sortir grâce à une sorte de mémo récapitulatif introduit au début du roman qui présente les principaux protagonistes de l’histoire (leur nom, leur localisation dans la résidence et leur fonction/métier).
J’avoue que j’ai souvent dû m’y référer dès lors que je laissais un peu d’espace entre mes moments de lecture. Pas évident d’avancer à ce rythme dans l’intrigue mais comme c’est le genre de huis clos dans lequel on s’immerge lentement mais sûrement, ça m’a permis de bien m’imprégner de l’atmosphère tokyoïte et féministe de l’époque.
J’ai particulièrement aimé que les histoires de ces femmes, en apparence banales, se retrouvent intimement liées et riches en surprises, comme en déconvenues. Elles ont des traits de caractères facilement identifiables et si elles paraissent différentes, certaines plus lettrées ou aisées, d’autres plus discrètes ou carrément froides, elles ont toutes quelque chose en commun qui les rend à un moment donné attachantes.
Tout ne paraît pas toujours probable ou transposable dans notre réalité actuelle, mais c’est l’un des avantages dans la parution d’un livre qui n’avait jusqu’alors jamais été traduit en français, on le prend tel qu’il était dans le contexte initial de sa sortie. Et pour le coup, c’est un bond dans le temps assez agréable avec une écriture simple mais subtile et malicieusement efficace.