L’histoire s’ouvre sous la plume de Farah, adolescente de seize ans qui n’a jamais connu sa mère, Hind, qui est partie quelques semaines après sa naissance. Élevée par son père Lenny, l’adolescente s’est découvert une passion pour les enquêtes en tout genre tout en prenant une part plus ou moins active dans l’église que son père a créée.
Lenny est le chef spirituel de la Treizième Heure, un culte alternatif qui prône la gentillesse et la bienveillance, avec, en guise de liturgie et de credo, la poésie et les mots. Exit l’Ave Maria ou le Pater Noster, bienvenue aux Contemplations et à la poésie de Gérard de Nerval au cours des réunions hebdomadaires. Lenny est toujours profondément marqué par son histoire d’amour avec Hind, et quand celle-ci réapparait dans sa vie, son univers vacille.
Hind, quant à elle, est un personnage assez énigmatique, qui ne livre ses mystères que dans la dernière partie du roman, éclairant sous un jour nouveau toute l’histoire que l’on vient de découvrir à travers les yeux de Farah et de Lenny.
J’ai beaucoup aimé découvrir l’histoire décalée de cette famille. Histoire qui comporte son lot de mensonges, de mystères et surtout de drames qui ont finalement façonné Farah à travers l’histoire de ses parents. La plume de l’autrice est très agréable et elle gère avec brio les trois principaux protagonistes, sans jamais tomber dans la caricature. Chacun étant unique à sa façon, que ce soit par le physique ou l’esprit.
C’est un roman qui parle d’identité, de différence et d’acceptation et qui, à travers la poésie, nous livre l’histoire fascinante de trois personnes qui se cherchent, se trouvent, s’aiment mais surtout s’observent, sans jamais complètement se rejoindre. Hind se révélera finalement être celle qui sera le plus lucide par rapport à la situation, sans jamais se départir d’un espoir fou : reprendre sa vie avec Lenny là où elle l’avait laissée.