USA, septembre 2011. Alan Cole, un vétéran de la seconde guerre mondiale, accueille chez lui deux journalistes venus l’interviewer. En effet, c’est un jour historique. Le président Obama fait un discours officiel sur l’abrogation de la loi discriminatoire « Don’t ask, don’t tell » qui interdisait aux lesbiennes et aux gays de s’engager dans l’armée afin de servir leur pays.
Cole raconte donc son histoire aux journalistes et on plonge avec lui dans son passé. Jeune psychiatre exempté, il s’engage néanmoins dans l’armée sous la pression de son futur beau-père. Affecté au bureau des admissions, sa mission consiste à déclarer apte ou non les hommes qui se présentent pour rejoindre l’armée. Sa hiérarchie lui fait bien comprendre qu’aucun homosexuel ou homme déviant ne doit rejoindre les rangs, et bien que Cole trouve cela profondément injuste, il suit les ordres.
C’est alors qu’il fait la connaissance de Merle Gore, un jeune homme blond qui veut s’engager. Son dossier approuvé, Merle rejoint le camp d’entraînement et Cole, qui s’est pris d’amitié pour lui, lui rend parfois visite. Leur amitié se développe et Alan découvre pourquoi Merle s’est engagé : son père l’a chassé de la ferme familiale après l’avoir surpris dans les bras d’un autre garçon.
Quand Merle part avec son contingent, Alan, qui est tombé amoureux de lui, le rejoint bientôt, incapable de supporter leur séparation. Comment vivre un amour caché au sein de l’armée américaine ?
Cette histoire est avant tout une histoire d’amour. L’amour qui nait entre deux hommes et qui cherche à grandir dans l’ombre, car il serait contraire aux mœurs. Mais cet amour va au-delà de ces considérations et on découvre au fil du temps un Cole qui s’accepte de plus en plus et qui ose revendiquer son amour pour Merle. Et il se bat pour lui.
Cette BD montre combien il pouvait être difficile pour des soldats américains d’être à la fois homosexuels et patriotes. En effet, les autorités considéraient que les homosexuels ne pouvaient pas faire de bons soldats et entraineraient l’anarchie au sein de l’institution militaire. L’homophobie allait même jusqu’à la violence, les soldats frappants ceux qui étaient pris sur le fait, avec la complicité de leurs supérieurs.
Les dessins de Bernardo Muñoz accompagnent parfaitement le scénario finement ciselé d'Alcante. J’ai beaucoup aimé découvrir cette histoire qui est simplement une histoire d’amour, contrariée par des éléments extérieurs, comme toute bonne histoire d’amour qui se respecte. L’évolution d’Alan au sujet de sa propre homosexualité mais aussi de ses peurs à ce sujet est très intéressante à suivre, et j’ai beaucoup aimé le personnage de Merle, avec son côté attachant.