Quand, le jour de la rentrée des classes, Blanche Lake vient chercher Bunny, sa fille, à la sortie de l’école maternelle, elle ne s’attendait pas à ce que la petite fille ait disparu. Pire, personne dans l’école ne semble l’avoir vue de toute la journée et elle n’apparait pas sur la liste des élèves de la classe.
Pourtant Blanche sait qu’elle a laissé sa fille dans l’établissement ce matin-là. Certes en retard, mais elle se souvient parfaitement de l’avoir amenée pour 10h30 en la laissant devant un jeu de cubes de construction. Mais personne ne semble la prendre au sérieux. Ni la directrice de l’établissement qui nie connaître l’enfant, ni la police qui semble prendre l’affaire à la légère. Seul le psychiatre Dennis prend en compte sa souffrance, mais même lui la croit affabulatrice. Et personne ne prend en compte Eddie, le fils de Mme Negrito l’épicière, qui fait une fixation sur Blanche depuis qu’il l’a rencontrée pour la première fois.
L’écriture du point de vue de Blanche est vertigineuse. On a vraiment l’impression d’entrer dans l’esprit d’une jeune femme sur le fil du rasoir, hésitant entre la normalité et la folie. Bâti comme une course folle contre la montre, ce roman nous plonge dans un espace-temps où une petite fille peut disparaître tandis que tout le monde semble ignorer son existence. La révélation finale est peut-être un chouilla alambiquée, mais le chemin pour y parvenir est vraiment haletant.
En vingt-quatre heures, on suit donc le chemin de Blanche qui cherche sa fille dans un quartier new-yorkais où elle n’habite que depuis quelques jours. En filigrane, la silhouette de la mère de Blanche, qu’on ne rencontre finalement jamais, mais qui est l’un des éléments importants de l’histoire. Aux côtés de la jeune femme, Dennis, le psychiatre, qui doute de la santé mentale de la jeune femme, mais qui hésite : a-t-elle inventé Bunny, sa petite fille ?
Le final de l’histoire ne livre pas toutes les réponses qu’on peut se poser, mais donne l’essentiel et j’avoue que c’était le plus important après cette plongée, qui nous tient en haleine, dans l’esprit d’une jeune femme en proie à la panique.
Un très bon roman de 1957 qui a donné une adaptation cinématographique en 1965. Il mérite d'être découvert, la plume de l'autrice étant résolument moderne.