Les Chroniques de l'Imaginaire

L'appel de la forêt - L'Hermenier, Maxe & Labourot, Thomas

Buck est un gros chien, un colosse massif comme un poney mais doux comme un agneau. Une nuit, il est kidnappé chez sa famille aimante pour être revendu comme chien de traîneau. Lui qui ne connaissait que le soleil de Californie découvre la neige du Grand Nord américain, puis sera amené au Yukon pour participer à la ruée vers l'or. En chemin, il va apprendre à obéir sans se rebeller aux hommes cruels munis de bâtons et comment survivre dans la meute féroce et le froid glacial. Il va changer de maître à plusieurs reprises, tombant sur des hommes plus ou moins bons ou mauvais suivant les cas. Il va surtout entendre l'appel de la vie sauvage, porté par les loups qui hurlent le soir dans la forêt enneigée...

Cette BD est une magnifique adaptation de l'œuvre culte de l'écrivain américain Jack London, roman publié initialement en 1903. Bien qu'il s'agisse d'une BD jeunesse, il faut être conscient qu'il s'agit d'une histoire qui comporte des moments très durs, allant de la maltraitance animale aux morts violentes. Buck fait partie de ceux qui survivent, mais c'est loin d'être le cas de tous les protagonistes - humains ou animaux - de ce récit. 

Mes souvenirs du roman sont imprécis, mais le scénario de la BD me semble néanmoins fidèle dans les grandes lignes, même s'il manque un certain nombre de rebondissements. L'album contient 56 pages, aussi le récit doit-il aller vite pour retranscrire un roman fort et riche.

Les dessins sont très réussis. On passe de décors printaniers lumineux à des immensités enneigées, de nuits froides et sombres à des passages rouges comme le sang qui coule. Les chiens, Buck et ses camarades, sont rendus dans toute leur diversité et avec une grande expressivité. Un cadrage dynamique et de belles couleurs ajoutent encore à cette BD visuellement très plaisante, malgré les passages durs.

Une façon sympa de découvrir ou redécouvrir ce classique qui aborde sous un angle original une époque majeure de l'histoire américaine, quand les pionniers ne devaient leur survie qu'à leurs chiens de traineaux.