"- Peut-être qu'on est juste..., hasarde-t-il.
- Rien ?
- Rien.
- Alors, ne soyons rien."
Wonshik est un lycéen médiocre, timide et solitaire. Un soir où il s'ennuie à une soirée où personne ne s'intéresse à lui, il échange quelques mots avec un inconnu. Ryung est un garçon bouillonnant et et un brin rebelle. Sur un coup de tête, il propose à son vis-à-vis de se retrouver le lendemain pour perdre leur virginité ensemble. Cela ne marche pas et ils abandonnent immédiatement cette idée, décidant de rester "rien" l'un pour l'autre.
Au fil des rencontres suivantes dans les couloirs du lycée et ailleurs, Wonshik et Ryung deviennent pourtant amis. Le premier s'intègre peu à peu dans le groupe de potes du deuxième. Les deux lycéens sont très différents mais ont aussi des points communs qui les rapprochent, sans compter des sentiments troubles en présence l'un de l'autre.
"Et c’est chaque jour plus dur de ne rien être du tout."
Ryung prend la vie a bras le corps tandis que Wonshik se laisse plutôt porter. Ensemble, ils se sentent bien, sur la même longueur d'onde. Pourtant, ils ont du mal à communiquer entre eux, à mettre des mots sur leurs sentiments naissants. Leur relation est faite de musique partagée, de silence et de non-dits, d'hésitations, voire d'erreurs. Ils cherchent leur voie, tâtonnent.
La lumière entre nous nous entraîne en Corée du Sud, pays où l'autrice a vécu. Les deux lycéens et leurs amis ont tous des familles différentes, avec des histoires différentes qui les façonnent au quotidien, des préoccupations différentes. Pourtant, si le dépaysement est bienvenu, le roman raconte une histoire universelle d'adolescents en pleine construction de soi. Les problèmes et préoccupations auxquels ils sont soumis peuvent parler à tous : amour, homosexualité, suicide, harcèlement...
On suit plutôt l'histoire en s'intéressant à Wonshik. De brefs passages sont narrés directement par le lycéen ou s'intéressent plus particulièrement à Ryung, cela peut porter à confusion car il n'est pas toujours évident d'identifier le narrateur. L'écriture est abrupte, exposant les événements et ce qui se passe dans la tête des personnages de manière directe. Certains chapitres paraissent plus longuets, empreints d'une certaine mélancolie, à l'image des personnages qui semblent souvent un peu perdus. Ce n'est pas désagréable, mais pas très prenant non plus.
J'aime bien le titre, qui m'avait attiré vers cet ouvrage et m'évoque maintenant l'Empire des lumières de Magritte. Par contre, je reste perplexe sur le choix d'un dessin de pommes pour séparer les différents passages, peut-être ai-je raté une référence.
Au final, une lecture que j'ai bien aimée mais qui me laisse une impression douce-amère, un petit goût d'inachevé.