Les Chroniques de l'Imaginaire

Chroniques du crime - Connelly, Michael

Avant de lancer dans les rues de L.A. le plus taré des peintres primitifs flamands, le fameux Harry Bosch du XVème siècle, Michael Connelly a été journaliste pour les quotidiens South Florida Sun-Sentinel et Los Angeles Times. Des zones géographiquement à l'opposé sur le continent américain mais qui partagent quelques points communs : le soleil, la plage, le repos des pensionnés et un beau réservoir de dingues et de criminels - de la bonne matière pour un reporter judiciaire ; finalement, ce Harry Bosch et son ancêtre de s-Hertogenbosch se glissent bien dans ces tableaux fous.

Ce bouquin regroupe les articles parus dans ces journaux entre 1984 et 1992. Ils sont partagés en deux thèmes, une orientation police et une criminels, précédés d'une introduction de l'auteur qui place les articles dans leur contexte, explique son métier de journaliste - notamment quand il a eu la chance d'être attaché à un groupe d'intervention de la police pour le suivre en action sur le terrain. Connelly évoque aussi sa première rencontre avec le crime, qui a eu une forte influence sur son développement en tant qu'homme et, par conséquent, de reporter et auteur. Il fait, enfin, plusieurs liens entres les affaires présentées et ses livres.

Connelly écrivait déjà très bien en tant que journaliste. Ses articles sont bien construits et captivants - on peut vite comprendre que ces pages judiciaires avec de l'action et du mystère fassent vendre du papier !

Pour le lecteur francophone (d'Europe), abreuvé de culture policière et judiciaire U.S. via les bouquins, les séries ou les films, il n'y a aucune difficulté particulière à apprécier ces vieux articles de journaux. Peut-être une indigestion si vous lisez les vingt-trois textes d'un coup ? Bref, c'est bien torché et intéressant à lire.

Si ce type de document vous intéresse, essayez par exemple deux ouvrages de James Ellroy : Ma part d'ombre, son récit autobiographique autour de l'assassinat de sa mère, et LAPD'53 qu'il a écrit avec Glynn Martin, qui retrace - avec photos d'époque - une année du LAPD. Pareillement, tout aussi illustré et un grand format, Dark city - the real Los Angeles noir de Jim Heimann chez Taschen vaut son pesant d'euros et une belle place dans la bibliothèque d'un amateur de polars.