Luciana, alias Luca, est apprentie vétérinaire draconique à l'institut supérieur des sciences draconiques de Kognil, où elle étudie avec ses deux amies Chloé et Gilla. Elle adore les dragons et son désir de les soigner vient du fond de son cœur. Elle est même parfois trop enthousiaste, agissant comme elle le pense juste en ne suivant pas toujours les règles imposées, ce qui peut lui valoir des ennuis.
Présentement, un article de journal a révélé sa parenté avec Guidéor, considéré comme responsable d'une défaite dans la guerre. Lui-même vétérinaire draconique, il n'a pas su veiller sur la santé de son bataillon, atteint d'une maladie contagieuse qui l'a empêché de participer à la défense. En tant que chef d'écurie, c'est lui qui est notoirement blâmé. Sa fille aimerait laver son honneur, mais en attendant l'étiquette de "fille de l'infâme Guidéor" lui attire l'inimité de beaucoup de monde.
Quand un accident survient pendant une course de dragons volants, Luca aimerait sauver le dragon blessé. Hélas, la fracture d'une aile nécessite une opération complexe, basée sur des recherches encore expérimentales, sans garantie que le dragon puisse à nouveau être utilisé pour la guerre, aussi Frosti doit-il être euthanasié. Luca va pourtant être persévérante et tout faire pour tenter de le soigner, malgré l'hostilité de Sölvi, le jeune cadet de cavalerie partenaire de Frosti.
Cette série prend place dans un institut vétérinaire dédié aux dragons, mais ces créatures ne sont qu'un prétexte : le focus n'est pas mis sur les dragons mais bien sur Luca et ses camarades. La jeune fille est encore spontanée et irréfléchie, mais elle est également sincère dans son désir d'aider les dragons et ne se laisse pas décourager par les obstacles. Et quand elle affronte des situations trop compliquées pour elle seule, elle peut compter sur le soutien de ses amis même si elles se disputent parfois.
C'est donc une histoire qui met en avant les qualités morales, avec également ici une réflexion sur le travail d'apaisement de la souffrance de la perte d'être chers. La guerre a laissé derrière elle traumatismes et séquelles ! On voit également que certains ne considèrent les dragons que comme des ressources sans prendre en compte le fait qu'il s'agit d'êtres vivants et pensants, que ce soit au niveau individuel quand on évalue le coût de guérison d'un dragon blessé, ou au niveau global quand on envisage les dragons comme armes de guerre ou monnaie d'échange. Ce n'est pas tout, et on trouve beaucoup de belles pistes de réflexion dans ce récit plus profond qu'il n'y paraît de prime abord.
La couverture, particulièrement travaillée, est trompeuse car son style graphique ne correspond pas à celui de l'intérieur du manga, aux traits nets et précis. Pas de panique cependant car le manga est tout à fait plaisant visuellement.
Ce manga a été une chouette surprise et je lirais la suite avec plaisir.