Rudora, un chasseur de dragon, découvre par hasard une enfant dans le nid des dragons qu’il veut exterminer. Bien décidé à la sauver, il s’empare de l’enfant et d’un dragonnet qu’il ramène dans son village. Mais la fillette demeure sauvage. Elle mord, griffe et refuse de s’alimenter pendant un long moment, ce qui fait craindre pour sa vie. Elle ne semble avoir aucun code humain : ni le langage, ni la posture ; ils vont devoir tout lui apprendre une fois qu’elle aura commencé à s’alimenter. Mais bien qu’elle apprenne vite, Rudora et les anciens du villages se rendent bien compte qu’elle se considère encore comme un enfant dragon, ce qui leur donne une idée.
Les années passent et ils décident de former Nato — c’est le nom qu’ils ont donné à l’enfant sauvage — à la chasse aux dragons. En effet, le village est spécialisé dans la valorisation du résultat de la chasse aux dragons, et les connaissances de la fillette sur ceux qu’elle considérait comme sa famille peuvent être précieuses. Nato commence donc sa formation, mais malgré le temps qui a passé, elle a toujours du mal à se considérer seulement humaine. D’autant plus que certains n’hésitent pas à utiliser son passé pour la mettre dans des situations problématiques.
Autant j’avais adoré Léviathan du même auteur, autant je reste plus sur la réserve quant à ce premier tome de cette nouvelle série. Rudora et les adultes du village n’ont vraiment aucune empathie pour l’enfant qu’ils ont découverte, et ne voient dans les dragons que des proies ou des sujets d’expérience.
Cette série s’inscrit dans le style dark fantasy, car il est difficile de trouver de l’espoir dans ce début de récit. J’ai tout de suite eu de la compassion pour Nato, qui ne comprend pas la violence des hommes envers ses compagnons dragons, et personne ne lui explique jamais pourquoi cette violence se déchaîne. Elle reste donc longtemps dans l’ignorance et l’incompréhension. Mais on découvre vite qu’elle sait faire preuve d’intelligence et je trouve qu’elle a plus de sentiments et d’émotions que ceux qui l’ont recueillie.
Il y a une certaine ironie de faire de Nato une chasseuse de dragons, et j’espère que dans les prochains tomes elle retrouvera ceux qu’elle considère comme sa vraie famille.