C'est juste une histoire d'amitié, juste une histoire qui ne tient qu'à un fil car ils sont équilibristes aussi bien dans leur vie sentimentale que dans leur vie professionnelle. Mona et Eco se sont jurés depuis leur tendre enfance qu'ils seront toujours là l'un pour l'autre. C'est la vie qui décide de les séparer. Eko est parti, Mona ne s'en remet pas. Alors Mona jette le caillou dans l'eau, et c'est le début d'une épreuve sans fin. Retrouver Eco tous les jours, le retrouver au même moment de sa vie.
A chaque fois que Mona jette ce petit caillou, Eco réapparaît. Cette superstition de jeter un caillou qui reste sous notre pied pour nous soulager de nos peines va devenir un calvaire pour tous les deux. C'est une boucle sans fin. Eco n'en peut plus. Il veut passer à autre chose. Eco a bien vu le stratagème. Mona reste dans son monde et ne voit rien. Pourtant elle a un fiancé mais l'amitié d'Eco est plus forte encore et le fait que celle-ci se soit brisée lui est insupportable.
Cette bande dessinée est un tourbillon. On s'y engouffre, les scènes se répètent, parfois c'est un peu long, le lecteur se questionne sur la fin de cet engrenage. Si l'histoire est pénible pour nos héros, la légèreté, quant à elle, est au premier plan si l'on suit le fil de cette histoire en s'accrochant au fil du funambule, au fil de l'amitié brisé.
Une magnifique mise en scène dessinée par Anaïs Flogny accompagne le scénario inattendu de Véro Cazot. La subtilité est en première ligne, que ce soit au niveau des illustrations ou de l'histoire. Mais le récit est peut-être trop répétitif et peut perdre le lecteur en route. Et pourtant, la signification de cette histoire parle à tout le monde. Il vaut mieux passer à autre chose que de ressasser ; certains y arrivent mieux que d'autres.
Douceur et simplicité pour traiter un thème fragile. Véro Cazot et Anaïs Flogny ont su tricoter à elles deux un ouvrage qui ne peut laisser indifférent et qui nous interroge sur nous-mêmes et nos rencontres au fil de notre vie.
