Ambiance de La Havane assurée dans cette bande dessinée qui détonne. Si vous préférez des lectures tranquilles, passez votre tour car cette famille-là, elle est terrible !
1958, Lily retrouve son père à Cuba. Il est le patron d'une agence de détective sans véritable succès et très douteuse. Mais leurs retrouvailles commencent mal, car le paternel s'est fait enlever par Alfonso, roi de la mafia et boss des paris sportifs.
Alfonso a un but : échanger le père de Lily contre une starlette de cinéma et maîtresse du rival d'Alfonso. Un bon moyen de faire chanter son plus grand ennemi. Donc Lily va se faire aider de la fine équipe : John, un ex-agent de la CIA, et José, toujours fidèle à la famille mais qui peut se montrer très lâche.
La révolution guette ! Les esprits s'échauffent ! L'aventure est musclée. Ça part dans tous les sens, et cela fait du bien. Vic Macioci, par ses dessins, nous plonge dans l'ambiance de Cuba des années 1920 à 1950. Les couleurs chaudes nous font voyager, cigare au bec, voitures classiques américaines aux carrosseries brillantes… On en redemande. C'est une ambiance vibrante, pleine de vie et profondément marquée par une fusion de cultures, de musiques et d'activités quotidiennes. Il y règne un mélange de modernité et de traditions coloniales, avec une forte présence d'américanisme, surtout à La Havane. On entend presque la musiques cubaine : le mambo, le cha-cha-cha et la salsa.
J'ai apprécié le quotidien des rues, les personnages de cette histoire y sont tellement bien représentés, on plonge direct dans le décor. Brrémaud anime avec sensation le récit. Pas question de se laisser aller, il faut trouver une solution même si elle reste véreuse ! On n'est pas à ça près à Cuba ! D'ailleurs le thème des paris sportifs tombe à pic. À partir de 1930, il y existe une grande organisation criminelle qui garde un œil sur toutes sortes de jeux interdits, sur le tourisme et les bas-fonds de la politique cubaine.
En bref, une belle bande dessinée vivante et marrante avec en toile de fond un contexte bien connu sur cette île. Les personnages y sont sincèrement plaisants ; des règlements de compte à souhait qui m'ont fait penser à Al Capone. Trafics en tous genres qui s'invitent dans le récit et qui le servent bien. C'est un premier tome pleinement réussi, on attend vivement la suite.
