Daemon est un anti-héros colérique et misanthrope, à l'héritage lourd à porter : il est le fils d'Arès, dieu de la guerre violent et destructeur, et d'une simple mortelle. Il marche seul, avec pour seule compagnie son ami le barde Eugenios et son chien fidèle, Argos, et vit de mercenariat : on lui dit de tuer des monstres, alors il tue. C'est pour son plus grand malheur qu'une malédiction infligée par Zeus lui-même va obliger Daemon à gagner la gratitude des mortels, sous peine d'être lentement changé en statue de marbre ; il va bien vite se rendre compte qu'il n'est pas facile de se faire aimer d'autrui...
Daemon et Eugenios sont l'opposé polaire l'un de l'autre, et c'est probablement ce qui rend leur dynamique si intéressante : l'un est rustre, peu bavard, taillé comme une armoire à glace ; l'autre est frêle, vantard et arrogant. Dès les premières pages, ils sont attachants et on ne peut qu'avoir envie de suivre leurs aventures (enfin, les aventures de Daemon ; Eugenios préfère mettre en vers les hauts-faits de son compère).
On retrouve derrière cet album le tandem Brugeas / Toulhoat, qui s'est déjà illustré en réalisant des œuvres comme Le Roy des Ribauds ou Conan le Cimmérien. Le dessin de Ronan Toulhoat est toujours aussi splendide, avec un côté grandiloquent qui appuie à la perfection l'histoire de ce héros solitaire confronté aux dieux eux-mêmes.
En bref, un excellent démarrage pour cette nouvelle série du Lombard, qui plonge immédiatement le lecteur dans son univers et donne envie d'en savoir plus sur les origines de cette malédiction et, surtout, de voir Daemon réussir à gagner le cœur des foules pour s’en défaire... La suite dans le tome 2 !