Les Chroniques de l'Imaginaire

Spectregraph - Tynion, James IV & Ward, Christian

Janie travaille dans l’immobilier ; elle laisse son fils seul à la maison car elle compte sur le chèque qu’elle gagnera après avoir fait visiter une étrange propriété à Vesper, pour le compte du patron de celle-ci. On dit la demeure hantée, et son dernier occupant (qui vient de mourir) a passé sa vie à y mener des recherches étranges sur l’occulte et le paranormal…

J’ai beaucoup aimé Spectregraph. J’ai été attiré par ce mélange de SF et de paranormal qui semblait imprégner le récit, mais aussi par la couverture, faite de contrastes et de couleurs vives. Ces mêmes couleurs vives nous accompagneront tout au long de la lecture : Christian Ward est à la fois le dessinateur et le coloriste de cette bande dessinée, et la palette très saturée qu’il utilise sied à merveille au dessin qui se veut semi-réaliste, mais a parfois un aspect plus « jeté ».

Le récit alterne entre passé lointain, passé proche et présent ; le background des personnages nous est donné à voir à travers des flash-backs, et il est difficile de ne pas s’attacher à Janie ou de ne pas avoir un pincement au cœur en voyant la vie de Felix voler en éclats au fur et à mesure que son amant, celui-là même à qui appartient le manoir, se jette corps et âme dans ses recherches. Les balises temporelles sont claires et ce jeu entre différentes temporalités est suffisamment bien mené pour ne pas perdre le lecteur.

La dynamique entre nos deux héroïnes, Janie et Vesper, est aussi intéressante que touchante : il y a immédiatement quelque chose qui les lie, dès l’instant où elles pénètrent dans le manoir abandonné et jusqu’à la fin de l’histoire. Elles sont très différentes l’une de l’autre, mais liées par une chose : la souffrance.

Un one-shot qui se lit aisément et qui ne peut que susciter une réflexion sur la mortalité et la nature humaine ; je la recommanderai vivement à tous les amateurs de SF et de paranormal ainsi qu’à tous ceux qui se sentent l’âme philosophe.