Les Chroniques de l'Imaginaire

Qui a tué Jane Larkin ? - Landay, William

Jane Larkin disparait un jour de novembre 1975. Quand sa fille Miranda rentre de l’école, elle s’étonne un peu de ne pas retrouver sa mère à la maison, mais quand le soir tombe, elle n’est toujours pas rentrée. Dès le lendemain, l’enquête commence. Tous les soupçons se portent sur Dan, le mari de Jane, mais les autorités n’ont aucune preuve concrète contre lui. Pendant des années, l’enquête va rester ouverte, mais aucune autre piste sérieuse n’émerge et le corps demeure introuvable.

Pour Jeff, Miranda et Alex, les enfants de Jane et de Dan, le soupçon est un véritable poison. Leur père a-t-il tué leur mère ? Si oui, serait-ce pour pouvoir vivre avec sa maîtresse ?

Vingt ans plus tard, le corps de Jane est retrouvé. L’équilibre fragile de la famille va à nouveau voler en éclat car la question est toujours brûlante : qui a pu tuer Jane ?

C’est un livre à quatre voix qu’on découvre au fur et à mesure de notre lecture. La première voix est celle d’un ami de Jeff, écrivain de son état, à qui Jeff a demandé d’écrire sur l’affaire. A travers son récit et ce qu’il découvre, on apprend ce qui s’est passé et on fait la connaissance des principaux protagonistes de l’histoire. Dans les livres suivants, les trois autres voix reviennent un peu sur ce qu’il dit, et apportent des précisions, ou des détails. Jusqu’à la révélation finale qui intervient littéralement dans les cinq dernières pages. Cette révélation est très habilement amenée, et j’avoue que je n’ai compris le truc qu’au moment où je le lisais (avec une magnifique utilisation du fusil de Tchekhov dans la narration).

J’ai trouvé que la narration de ce livre était très maline. Car chaque voix apporte quelque chose qui nous fait douter et nous poser des questions. Dan est-il coupable ? Si ce n’est pas lui, qui a pu tuer Jane ? Et c’est ce leitmotiv qui revient sans cesse, attisant les braises du soupçon et de la colère des enfants.

J’ai particulièrement apprécié les dialogues, qui sont finement ciselés et qui font surtout très réalistes. Pas d’effet de manche, pas de grandiloquence, mais des dialogues très naturels qui donnent littéralement vie aux protagonistes.

C’est donc un très bon thriller domestique qui se lit vite tellement on veut savoir qui a tué cette pauvre Jane.