Quelque part dans le Nord froid et boisé de la nouvelle Amérique, une brigade de l'armée règle la question elfe. De la mitraille, du feu et du sang. Beaucoup de sang. Et toujours autant de plaisir pour les hommes en uniforme, jusqu'au village suivant.
Mais dans le massacre, ils ont oublié une personne, la shaman millénaire de la tribu elfe. Après avoir revécu la mise à mort de sa propre fille, elle ne s'arrêtera que lorsque le dernier de ces hommes sera mort de sa main. Et pour aide, elle va invoquer la pire des créatures, le wendigo.
Bien loin des terres gelées du Nord, un gobelin croque-mort se cherche un nouveau partenaire, pour un joint-venture profitable à chacun : un marshal assermenté, c'est encore mieux qu'un chasseur de prime !
Pour ce deuxième épisode de West fantasy, on lâche les nains pour rencontrer les elfes indigènes d'Amérique, toujours en compagnie de notre gobelin carnivore préféré dont la présence se résume vite à de la figuration. L'elfe et le marshal, avec leurs histoires et quêtes, tiennent les premiers rôles.
Alors, autant le personnage de la shaman elfe a une histoire, une motivation et une détermination poignante et captivante, autant le marshal est creux. Sa représentation bien trop caricaturale et il a la tête du motard des Village people. Essayez de le prendre au sérieux après avoir remarqué cela !
La shaman elfe se lance à la recherche des responsables du massacre de sa tribu. Le cheminement est bien et l'histoire a de bonnes idées (le wendigo et les pouvoirs de l'elfe par exemple). Mais les antagonistes ne sont pas mieux que le marshal. Ces trois personnages ne sont pas assez développés ou ridicules (le manchot). OK, on est dans une BD de fantasy mais avoir un géant avec une gatling greffée à la place d'un bras, ce n'est pas crédible pour la représentation de cet univers. On dirait que ces trois personnages sortent d'un dessin animé pour enfants (les trois très méchants sans doute possible).
Ensuite, pour l'histoire racontée par Istin, j'ai une impression bâtarde. Cette quête vengeresse avait le potentiel d'être haletante et épique mais il n'en ressort d'une resucée de Kill Bill en vitesse accélérée avec beaucoup trop de scènes (bien foutues) de combat qui font que l'ambiance ne monte pas.
Par ailleurs, et cela complète l'argument précédent, le dessin et la mise en scène de Itri sont bons (avec un gros malus sur le design de plusieurs acteurs importants et une perspective bizarre) mais avec la colorisation, il en dégage un sentiment de fadeur. Les tons utilisés pour représenter le froid ne m'ont pas fait le bon effet. Vous vous demanderez aussi où tous ces elfes, soldat, cowboys,etc. cachent leur salle de gym. On dirait une page Instagram sous stéroïdes dès qu'ils enlèvent leur chemise.
Enfin, je ne suis toujours pas convaincu par le chapitre en texte dans la bande dessinée et la toute fin de l'histoire m'a fait hurler ma surprise, suivie d'une appréciation très négative sur le traitement narratif de la fin d'un personnage (lisez les titres suivants, vous saurez lequel). Un semblant d'action de style qui passe pour un énorme oubli ou une nonchalance absolue.
Résultat ?
Soupir… Cela correspond au niveau plancher des Terres d'Arran. Ce n'est pas foncièrement mauvais mais c'est sans intérêt, sans panache.
