A mi-chemin entre roman et biographie, l’autrice nous raconte la vie de Francis Bacon via le prisme du regard de sa Nanny.
Francis naît en Irlande en 1909 et très vite on découvre un enfant chétif et souffreteux. Atteint d’un asthme sévère qui le handicapera toute sa vie, l’enfant est souvent malade et maltraité par son père qui ne le supporte pas.
Quand celui-ci découvre que Francis préfère les hommes, il le chasse de la maison et Francis part s’installer à Londres où il baguenaude entre peintures et soirées débridées. Puis il voyage en Europe et s’installe à Berlin, puis Paris où, pour survivre, il devient peintre décorateur d’appartement, avec un certain succès. Il découvre Picasso et le surréalisme et commence à exposer dans son atelier.
Il peindra jusqu’à sa mort des toiles où il met en scène ses amis mais aussi ses inspirations.
La vie de Francis est racontée par sa Nanny Jessie Lightfoot, qui va le suivre un peu partout en Europe dans sa vie de bohème, partageant avec lui son quotidien, la pauvreté et ensuite le succès. Mais entre deux monologues de la Nanny, on retrouve la voix de Francis qui parle de ses œuvres et de leurs créations. On est littéralement dans la tête du peintre et dans l’acte de création ou de destruction (le peintre a détruit des dizaines de toiles au fil du temps, mécontent de lui).
C’est une biographie qui se lit assez facilement, la nounou ayant une gouaille assez réjouissante et elle ne se prive pas, sur le papier, de dire ce qu’elle pense de l’entourage de Francis, que ce soit sa famille ou ses amis. Elle participe activement à la vie du peintre, et n'hésite pas à voler de la nourriture quand celle-ci vient à manquer.
J’ai donc découvert un peintre que je ne connaissais que de nom, raconté d’une façon originale à travers les yeux de celle qui l’a aimé plus que tout au monde.