Les Chroniques de l'Imaginaire

Les promesses que nous tenons (Section de recherches : Gendarmerie nationale - 2) - Herzet, Emmanuel & Balsa, Gerardo

Après avoir sagement attendu plus de deux ans afin d’avoir la suite et le dénouement de la traque du Loup de Nancy, j’ai dû relire le premier tome avant d’attaquer celui-ci car je n'avais clairement plus du tout ni les personnages, ni les enjeux de l’intrigue en tête.

D’intrigue en fait il y en a deux. D’un côté celle autour du crash d’un Mirage 2000 sur une plage de Normandie et de l’autre, à des kilomètres à l’Est, une chasse à l’homme pour attraper un serial killer que Ruben Reissinger, capitaine de la Section de recherches de la Gendarmerie de l’Air, avait cru neutraliser onze ans plus tôt.

Copy cat ou survivant, le Loup de Nancy est une menace bien réelle qui continue de kidnapper des jeunes femmes blondes pour assouvir des fantasmes dans des mises à mort au scénario bien précis. 

Quand la panique et la paranoïa s’emparent de la ville, Reissinger et son coéquipier n’ont plus d’autres choix que d’apprendre de leurs erreurs afin de tenir une promesse faite à la dernière rescapée in-extremis du tueur.

Alors que le psychopathe semble avoir toujours un coup d’avance, le regard neuf de la jeune recrue Léna Rossi, rapatriée de Normandie après la résolution du crash de l'avion de chasse, pourrait bien faire progresser l’enquête. Sauf que l’on ne s’engage pas dans une affaire aussi ténébreuse sans se mettre soi-même en danger…

Tellement clichée et précipitée dans les rebondissements comme dans les dialogues, cette bande dessinée sur fond d’aéronautique et d’adrénaline qui sent le mâle alpha et la poudre pour gros calibres est une énorme déception.

Si le premier tome était plutôt bon dans la construction du scénario malgré un cliffhanger brutal suivi d’une propagande zélée digne d’une campagne de recrutement des troupes, autant le deuxième volume est une validation des craintes pressenties et relègue complètement la qualité des dessins pourtant toujours aussi réalistes et quant à eux maîtrisés.

On a pourtant tous les codes d’un bon thriller mais il y a trop de raccourcis et de bonds entre les époques et les différentes enquêtes qui malmènent totalement le lecteur pour se retrouver parachuté à la fin sans réelle explication travaillée concernant au moins la psychologie et le mobile du tueur. 

C’est dommage parce la volonté immersive est palpable… mais manquée tant on reste en surface avec les personnages. Promesses non tenues donc.