J'ai tout de suite été conquise par l'histoire, qui n'est pas sans rappeler La servante écarlate quant au rôle des femmes dans cette société autoritaire et ultra-normée.
Tout est pris en charge, décidé, contrôlé par L’État. Les jeunes filles sont mariées à des jeunes hommes qu'elles ne connaissent absolument pas, lors d'une terrible cérémonie ressemblant à une vente aux enchères. Les couples sont formés selon les Quotients des familles (Quotient famille, Quotient intellectuel, Quotient Travail, Quotient Beauté, etc). Chaque action de chaque membre de la famille peut faire gagner - ou perdre - un point.
Il existe deux catégories d'êtres humains : les Supérieurs et les Inférieurs. Mais même lorsqu'on est dans la caste des Supérieurs, que l'on a une magnifique maison avec tout le confort imaginable, un job valorisant, et un Quotient proche de 10, la vie n'est pas simple, car tout est contrôlé, dicté. Le libre-arbitre n'existe pas, et surtout il est hors de question de tomber amoureux d'un partenaire qui n'est pas celui qui a été désigné par les Autorités.
C'est dans cette société que vivent et évoluent quatre personnages (Mia, Eve, Raphaël et Clément) qui vont essayer de vivre en fonction de leur sentiments et non de leur Quotient Familial.
C'est un roman au style un peu déstabilisant car conjugué au présent, ce qui n'est pas courant dans la littérature. La mise en page est très aérée, les pages se tournent très vite.
L'ensemble est très agréable à lire et on se laisse vite embarquer dans cette terrible histoire d'amour sur fond de patriarcat, de dictature et d'autoritarisme à outrance. Même si le titre parle d'amour, et même si l'intrigue principale est l'amour, je ne pense pas que l'on puisse classer ce roman dans la catégorie "roman d'amour". C'est tout d'abord une dystopie, une étude des sociétés patriarcales, une histoire effrayante sur la condition des femmes.
Une belle découverte !
