En cette fin du XIXème siècle, une chasse spéciale est organisée pour les ornithologues de tous pays : ils doivent mettre la main sur le caladrius qui a été aperçu en Angleterre. Il s'agit d'une espèce très rare qui n'a jamais été repérée sur le territoire. La société internationale d'ornithologie annonce qu'il ne pourra y avoir qu'un seul gagnant et qu'il aura droit à une chaire à l'université. Beth Pickering, professeure au statut précaire à Oxford, suit l'ornithologue renommée et capricieuse Hippolyta Spiffington-Quirm, qui lui offre des opportunités inespérées. Mais quand par un concours de circonstances les deux femmes se trouvent séparées, Beth décide de tourner cette mésaventure en avantage. Il est temps pour elle de prendre son envol et de tenter par elle-même de capturer le caladrius.
Malgré elle, Beth doit s'appuyer sur Devon Lockley, un ornithologue séducteur et impertinent, très doué dans son métier. Les deux vont devoir coopérer avant de se séparer, car dans ce concours, il ne peut y avoir que des adversaires. Mais une alchimie incontrôlable les pousse dans les bras l'un de l'autre, bien que Beth, en jeune femme digne et bien élevée, tente à son corps défendant de ne pas écouter ses instincts.
Dès lors, c'est une succession de péripéties qui se déroulent sous nos yeux, pendant lesquelles Beth et Devon se retrouvent sans cesse en avançant dans leur quête du caladrius. Il n'y a pas une minute de répit dans ce récit d'aventures qui offre une lecture distrayante et bien menée. D'autant que les bâtons dans les roues venus de toutes parts font de toute évidence partie du jeu.
India Holton précise dans ses remerciements que Des oiseaux fabuleux dans un ciel victorien s'inscrit dans le genre du "cosy fantasy historique". La dimension fantasy est ténue car elle tient avant tout dans la nature des oiseaux rencontrés qui sont dotés de pouvoirs spéciaux (la glace, le feu, la guérison...). Le reste de l'histoire nous place dans l'ambiance victorienne, très bien rendue. Les lecteurs non amateurs d'éléments fantastiques ne seront donc pas déçus, la dimension surnaturelle reste très minime.
En réalité, ce qui prédomine dans le roman, c'est la romance entre Beth et Devon. Un fil rouge qui tient plutôt du ruban tant il prend de la place. Tout et n'importe quoi est sexualisé, les regards, les cheveux qui collent avec la sueur, une répartie... Tout. Tout le temps. Une omniprésence qui contentera peut-être les habitués des romances mais pour une lectrice comme moi passionnée des oiseaux qui avait envie de lire une aventure d'ornithologues, cette guimauve gluante qui colle à chaque page devient vite écœurante.
Un gros bémol regrettable car l'intrigue est plutôt bien rythmée et prenante et les personnages plaisants à suivre. Un roman plutôt réussi qui plaira sans doute au bon lectorat.