Au mariage de Kristin et Saga, tout se passe bien, les proches des deux jeunes femmes les félicitent, y compris l'ex-mari de Kristin, et l'alcool coule à flots. L'un des cadeaux de mariage est toutefois aussi choquant qu'inusité : un pénis sectionné contenu dans un bocal d'un liquide supposé être du formol. Kristin fait promettre à Einar de n'en parler à personne, et le prie de les débarrasser de cet objet compromettant. Troublé, le journaliste fait des recherches pour essayer de déterminer la provenance de la chose, dont il s'est aperçu entretemps que c'était un moulage en plastique.
Pendant ce temps, le Journal du Soir traverse une passe délicate. En effet, la banque qui détenait des parts du journal les met en vente, et il s'agit de décider qui en sera acquéreur. Les liens forts de Hannes, le directeur, avec Sigurdur Reyni, qui dirige le parti socialiste, le feraient pencher de ce côté, mais de richissimes hommes d'affaire sont aussi intéressés. Dans les deux cas, Einar craint une perte de liberté des journalistes. La tension est accentuée par la rivalité au sein du parti socialiste entre son dirigeant actuel et son second, alors que les militants doivent élire leur nouveau leader.
Quand Kristin est assassinée dans des circonstances troublantes, Einar et le commissaire Jonas Palsson se retrouvent à peu près obligés de collaborer pour résoudre l'affaire.
L'auteur parvient à faire avancer en parallèle les diverses intrigues qui constituent ce roman, et à faire dénouer tous les fils de cet écheveau embrouillé par son héros. Tous les personnages contribuent à la résolution, et le lecteur ne peut qu'être bluffé par cette habileté. Le ton est à la fois tendre et détaché.
Les thèmes de la corruption de la classe politique, et de l'homophobie latente d'une part de la population islandaise, résonnent toujours à l'heure actuelle, malgré la distance de cette publication qui date de dix ans. Elle reste parfaitement lisible, et sera certainement appréciée des lecteurs de romans nordiques.
