Le comte de Stainton meurt lors d’une chasse à courre et c’est son fils aîné, Giles, qui hérite du domaine d’Ashmore Castle et de toutes ses dettes. En effet, le comte ne faisait pas grand cas de ses finances et il n’y a qu’une seule solution pour Giles : épouser une riche héritière à la recherche d’un titre. Lui qui était passionné d’archéologie et avait passé la majeure partie de sa vie sur des chantiers de fouilles en Afrique doit endosser les responsabilités du manoir et de sa famille contre son gré.
C’est avec réticence qu’il épouse Kitty, jeune fille tout juste sortie de l’école. Fille d’un simple mais très riche baronnet, elle est d’une timidité maladive et c’est grâce à sa meilleure amie Nina qu’elle arrive à affronter la Saison londonienne. Elle est tombée amoureuse de Giles et décide, lors de son mariage, de tout faire pour lui procurer une vie confortable à tout point de vue.
C’est un premier tome très dodu, puisqu’il fait plus de 650 pages, qui nous permet de découvrir tous les personnages qui vont graviter autour du domaine d’Ashmore. Il y a bien sûr Giles et Kitty, mais aussi le frère de Giles, Richard, leur mère, leurs sœurs ainsi que les domestiques et les amis de la famille. Un large éventail de gens avec chacun leurs envies, leurs ambitions, mais aussi leurs devoirs. Que ce soit du côté des domestiques ou des maîtres car même si l’histoire se concentre autour de Giles et Kitty, chacun a son rôle à jouer.
Pour ce premier volet, on plonge dans l’Angleterre de 1901, juste après la mort de la reine Victoria. C’est le début d’un nouveau siècle, avec bientôt un nouveau roi, mais pour Giles et sa famille, ce n’est pas le plus important, car le domaine a besoin de lui. Et dans cette Angleterre qui sort à peine de l’ère victorienne, la terre et l’héritage ancestral ne peuvent se refuser, même si Giles préférerait retourner à ses recherches archéologiques.
Ce roman n’est pas qu’une histoire de mariage arrangé, c’est aussi une multiplication de tranches de vie de toutes les couches de la société anglaise de l’époque. Des jeunes filles confinées à la campagne en attendant la Saison, des domestiques qui intriguent pour gagner du galon, une douairière qui refuse de passer la main, un couple qui se forme, des amitiés, de l’amour, tout cela forme une fresque à la Downton Abbey et j’ai trouvé que c’était une lecture très sympa.
L’autrice est une écrivaine prolifique, mais pour l’instant seuls trois de ces romans ont été traduits en français, alors qu’elle a écrit une saga entre 1980 et 2024 qui compte 36 tomes. J’espère que d’autres seront traduits car j’aime beaucoup sa plume et sa façon de raconter une histoire. C’est pourquoi j’ai très envie de lire la suite de cette trilogie.