Bienvenue à Inferno, Texas. Une charmante bourgade au fond du désert, pas loin du Mexique. Inferno, la bien nommée, est connue (à dix miles à la ronde, n'exagérons pas) pour sa mine de cuivre et sa chaleur écrasante.
Depuis quelques temps, la mine est vide. Elle ferme. Les habitants ne trainent pas dans le coin. La chaleur s'attarde.
On arrive à la fin de l'année scolaire. La dernière du lycée qui ferme, lui aussi, faute de matière première. Cela attriste les profs mais ne change rien à la vie des élèves qui se partagent en trois groupes : le gang des Mex', le gang des blancs (rougis) et ceux qui essayent de passer inaperçus avant de se tailler bien vite.
C'est là qu'un nouvel arrivant pose ses valises à Inferno. Et il ne vient pas seul.
Alors, l'enfer ouvre ses portes sur Inferno, Texas, la bien nommée.
Mes expériences précédentes avec McCammon sont du fantastique dans le Sud profond des USA (le superbe Mystère du lac), des vampires à L.A. (Soif de sang, amusant) et de l'équitation (La malédiction de Bethany, passable). J'ouvre Scorpion avec envie.
Je fais un deuxième essai quelques mois plus tard.
Vous voulez un conseil de lecture ? Sautez le premier chapitre qui est une description de la topographie de la ville par Cody, chef de gang, depuis un gros rocher. C'est nul. C'est d'une précision et complexité totalement hors de propos et vous ne retiendrez rien.
Une carte. Un simple schéma. Ou rien. Cela aurait été plus efficace.
Ensuite, l'histoire démarre. Et c'est bien. Ca sent bon le début des années nonante dans une petite ville américaine avec tous les clichés et les poncifs qui vont avec. On sait comment cela va se terminer et quelles vont être les relations entre les personnages rien qu'en lisant la description de la famille modèle, des durs (qui ne montrent pas qu'ils ont bon cœur) ou des adolescents mal dans leur peau. La sauce prend (il existe une sauce piquante Old Texas Inferno hot sauce - le saviez-vous ?). Les personnages sont attachants. On se place à leur côté, on suit leurs histoires et on découvre avec eux la créature qui s'est écrasée sur la ville. Et la terreur qui vient.
McCammon développe le récit avec application et en prenant un temps adéquat pour construire l'atmosphère. L'anxiété de la population grimpe autant que le plaisir de lecture. L'arrivée de l'antagoniste est fracassante et ses capacités sont réussies.
Scorpion est à voir comme un film d'action / SF / horreur bien foutu de cette époque. McCammon n'a aucune autre volonté que de divertir avec ce roman et cela marche. Prenez ET, The thing, Predator, coincez-les sous un Dome et vous avez Scorpion (en extra une romance à la Roméo et Juliette). C'est kitsch, c'est daté et c'est assumé.
Prenez du popcorn. Mettez un vieux Iron Maiden en fond. Les pages défilent. Ouvrez Scorpion, amusez-vous et profitez-en !