Par une nuit de fin septembre, la paisible bourgade britannique de Midwich est coupée du monde par un champ de force invisible sur plusieurs kilomètres à la ronde, et tous ceux qui y vivent perdent conscience. Le lendemain matin, alors qu’on dénombre de multiples accidents mortels aux alentours, les habitants du village ne se souviennent de rien si ce n’est s’être réveillés transis de froid et en dehors de leurs lits.
La vie quotidienne reprend rapidement après cet évènement inexpliqué baptisé le Jour noir, presque comme si rien ne s’était produit. Jusqu’au jour où la soixantaine de femmes de Midwich en âge d’avoir des enfants découvrent qu’elles sont toutes enceintes simultanément.
Qu’elles soient pour certaines reconnaissantes et heureuses, ou pour d’autres, terrifiées et honteuses, toutes conviennent que quelque chose d’anormal leur est arrivé. Pourtant, elles vont devoir gérer cette gestation en silence pour ne pas jeter l’opprobre ni affoler la presse particulièrement friande de ce type de mystères.
Neuf mois plus tard naissent trente garçons et trente filles aux yeux dorés. Des enfants qui paraissent dotés d’une connexion, d’une maturité et d’une intelligence avisée… Sont-ils une bénédiction ou un potentiel danger ?
J’avais choisi ce livre pour deux raisons : la première étant la phrase d’accroche sur la couverture où le GOAT du genre Stephen King disait de John Wyndham qu’il était « le meilleur auteur de science-fiction que l’Angleterre ait jamais produit ». Ça impose d’emblée le respect tout en attisant ma curiosité. L’adaptation au cinéma par le maître de l’horreur John Carpenter en 1995 a achevé de me convaincre à me lancer dans cette réédition.
L’histoire se découpe en deux parties, un premier chapitre qui se concentre sur l’événement du Jour noir suivi de l’expérience des mères porteuses et la naissance des bébés. Puis une ellipse de neuf ans avec un deuxième chapitre orienté sur l’évolution du comportement des enfants. Difficile d’en dire davantage sans dévoiler la trame horrifique que personnellement j’ai trouvé plutôt légère (rien de sanguinolent, juste beaucoup de morts accidentelles suspectes).
L’écriture est clairement celle d’une autre époque, pas forcément désuète dans le style mais un peu ennuyeuse. Elle plombe le rythme d’entrée de jeu et j’ai vraiment tardé à trouver de l’intérêt à ma lecture. On se perd souvent dans le déroulé du récit et parmi la liste des protagonistes dont on ne comprend pas toujours les rôles. Tantôt ils sont identifiés par leurs prénoms, puis par leurs noms quand ce n’est pas par leurs liens… C’est un peu indigeste à la longue.
Certains passages n’ont ni queue ni tête et d’autres (« le fait de passer directement des poupées au bébé convient beaucoup plus au caractère féminin ») m’ont carrément déplu et irritée (même si j’essaie de les remettre dans leur contexte de rédaction).
Pour autant, si on saute les nombreuses digressions et autres circonlocutions, il y a aussi des réflexions relativement modernes, disons un peu plus ouvertes, sur la sororité et la place des femmes. Leur rapport à la maternité, l’entraide et l’épreuve que cela peut être au regard de l’époque avec la peur et la honte d’une grossesse non désirée, hors mariage ou avec des soupçons d’infidélité quand le mari était absent du village lors du Jour noir.
Tout ça dans de la SF, je trouve que, pour le peu que j’en ai lu, ça bouleverse un peu les codes. Ce qui à mon sens n’est pas plus mal, même si je ressors de cette lecture assez dubitative. Ni une plaie, ni un réel plaisir, j’avais quand même envie d’avancer (vite) pour connaître la suite et fin de cette histoire pas des plus trépidantes ni originales aujourd’hui.