La Terre n’existe plus et les Terriens ont rejoint une station dans l’espace où ils se retrouvent être des étrangers au service des aliens. En effet, les humains ne sont pas très bien considérés par la multitude d’aliens de différentes races qui peuplent la station, et ils sont cantonnés à des rôles ingrats, tels que l’entretien des stations d’épuration de la station ou la garde des bébés jiihs. Des postes essentiels, mais qui ne provoquent pas la reconnaissance des aliens.
Myrina vit avec sa mère, son père et son grand-père dans un minuscule appartement, comme la plupart des autres humains. Mais la jeune fille ne veut pas se cantonner aux rôles définis par les aliens, et c’est pour cela que, dès qu’elle en a l’occasion, elle monte sur scène pour donner des concerts olfactifs qui lui permettent, à travers les odeurs qu’elle récolte partout dans la station, de créer des symphonies olfactives qui attirent de plus en plus de monde.
Quand la mère de Myrina et son équipe se retrouvent accusées de négligence, ils sont envoyés dans une prison/stase afin d’attendre leur procès. Mais Myrina est bien décidée à découvrir pourquoi l’eau des stations n’est plus aussi pure qu’avant afin de sauver sa mère d’un procès injuste.
Je ne suis pas très cliente de la science-fiction en général, mais là j’ai vraiment été happée par les aventures de Myrina car c’est plus une histoire de vivre ensemble que de science-fiction. Même si la plupart des protagonistes sont des aliens, on retrouve des problématiques très humaines, avec un système de castes au sein de la station et les différentes réflexions qui en découlent. J’ai eu envie de rencontrer certains des aliens décris (les jiihs semblent tellement mignons !), et d’éviter soigneusement certains autres qui ont vraiment toute l’arrogance de ceux qui ont le pouvoir sur la station.
L’écriture de l’autrice est très fluide et Myrina se révèle sous sa plume très attachante. C’est une jeune fille débrouillarde qui pense que tout le monde devrait être sur un pied d’égalité, et elle déteste l’injustice. C’est vraiment une adolescente pleine de passions et qui trouve le moyen de les communiquer via ses concerts olfactifs. Ce système d’odeur m’a d’ailleurs rappelé le roman L'homme dans le labyrinthe de Robert Silverberg, où l’odeur corporelle d’un homme est le seul moyen de converser avec des aliens qui veulent s’emparer de la Terre et qui ne comprennent aucun des moyens de communication traditionnels. J’ai beaucoup aimé aussi le temps qui passe et qui est symbolisé par des couleurs. Tous les sens jouent un rôle dans cette histoire, et chaque invention de l’autrice et trouvaille de Myrina s’intègre à la perfection dans l’histoire.
C’est donc un excellent roman jeunesse qui pousse à la réflexion avec une héroïne attachante et pleine de surprises !
