Après le décès accidentel de leur fille de huit ans, Bee, Marie et Léo décident de déménager pour s'éloigner de la maison dans lequel le drame a eu lieu. Avec leur grande fille Hannah, leur fils Brendon et la jumelle de Bee, Pen, ils se rendent dans la demeure familiale où Marie n'a plus remis les pieds depuis de très nombreuses années. Son but est de revendre la maison de son grand-père afin de financer celle qu'ils comptent acheter. Mais si les choses sont simples sur le papier, la réalité est toute autre. Car dans le vaste domaine qui entoure la maison, une femme qu'on appelle la sorcière a élu domicile dans une cabane. Le grand-père de Marie l'a laissée y vivre il y a très longtemps en lui promettant qu'elle y serait toujours chez elle.
Marie n'a jamais eu vent de cette histoire et il est hors de question que la présence de cette Davina mette à mal ses projets de mise en vente. D'ailleurs, la cabane ne répond pas aux normes de sécurité : il faut la raser. Un affrontement s'engage alors entre Marie et Davina, qui n'a rien demandé hormis de continuer à vivre tranquillement comme elle l'a toujours fait.
Le duel va s'étendre aux membres de la famille et du village. Car la première à rencontrer Davina, c'est Hannah. Elle souffre de migraines terribles qui la handicapent au quotidien et, avant même de croiser le regard de la sorcière, celle-ci va lui déposer le remède qui la soulagera instantanément. Une relation de confiance et d'amitié va se tisser rapidement, entraînant à sa suite un enchaînement d'évènements qui vont ébranler la famille de Marie et Léo.
Là où volent les papillons fait la part belle à la nature et aux valeurs de simplicité. Davina ne cherche pas à accumuler les biens matériels, à marchander ses services ni à vivre dans l'effervescence. Elle se sent bien dans sa cabane isolée, tout en étant proche des villageois qui connaissent les souffrances qu'elle a endurées et qui la respectent pour la personne qu'elle est devenue. Son monde entre en conflit avec celui de Marie, prête à déloger Davina pour vendre la maison aux souvenirs de famille afin d'acheter mieux, plus grand, plus beau.
L'alternance des points de vue des différents personnages apporte une complexité bienvenue à l'intrigue, qui ne se noie pas sous les bons sentiments et aborde des sujets difficiles : le deuil, les remords, les ressentiments, l'impression de ne pas être à la hauteur. Le roman a un côté feel good en montrant qu'il est toujours bon de regarder par l'autre bout de la lorgnette et de choisir de faire une bonne action plutôt que de se laisser aller à la rancune, sans verser pour autant dans la niaiserie. Un équilibre bien dosé entre gravité et légèreté.
Une lecture qui se prête parfaitement à la saison estivale qui s'annonce.