Les Chroniques de l'Imaginaire

Plus haut dans les ténèbres - Nagamatsu, Sequoia

Plus haut dans les ténèbres s’ouvre en 2030 sur le sol de Sibérie, en pleines recherches scientifiques pour étudier l’accélération de la fonte du permafrost.

C’est dans ce contexte que le Dr Cliff Miyashiro, spécialiste en archéologie et en génétique évolutionniste, débarque de Californie pour poursuivre le travail de sa fille Clara, brusquement disparue en tombant dans une grotte située dans le cratère de Batagaika, aussi connu sous le nom de Porte de l’Enfer.

L’incident permet aux équipes de chercheurs de découvrir les restes parfaitement conservés dans la glace d’une enfant dont l’analyse du génome révèle qu’elle serait en partie rattachée au groupe néandertalien et en partie à un groupe qui n’était que superficiellement humain.

La frêle fillette, baptisée Annie en hommage à la chanteuse du groupe Eurythmics, semblait pourtant parfaitement en capacité de s’adapter et d’affronter les épreuves de l’ère glaciaire... Or les restes de cette mystérieuse battante libèrent un virus inconnu vieux de trente mille ans qui va rapidement se propager et bouleverser la vie sur Terre. À travers le temps et l’espace, ce fléau mortel va contraindre toutes les générations suivantes à s’adapter, sans pour autant oublier leur capacité à réaliser leurs rêves les plus fous.

Je vais essayer de partager objectivement mon ressenti de cette lecture qui aura été certes laborieuse et combative pour moi mais qui, au vu de l’écriture et des thématiques abordées, devrait sincèrement trouver son public parmi les adeptes de science-fiction et d’anticipation.

J’étais partie dans l’optique de revivre des émotions (lointaines) procurées par La nuit des temps de Barjavel mais ici l’évolution et le format du récit avec cet imbroglio d’histoires et de personnages m’ont très vite déroutée et je n’ai pas réussi à le terminer avec le même entrain. D’autant que mon exemplaire semble avoir été tronqué d’une trentaine de pages car je termine à la page 385, et au lieu d’avoir la suite de 386 à 416, je redouble les pages 354 à 384 avec Les amis du Tombeau et le début du Champ des possibles qui clôt littéralement le livre au beau milieu d'une phrase !

J’espérais trouver du suspense mais aussi bêtement un peu de poésie et d'espoir, de la philosophie dans les échanges, les liens et les différents points de vue proposés par le biais des répercussions multiples du virus au fil du temps et la capacité de chacun à faire face à la mort au quotidien.

Alors oui il y a des passages vraiment captivants et touchants d’humanité et de résilience. Certaines histoires sont aussi surprenantes et originales comme celle avec le parc d’attraction de La Cité des Rires mais dans l’ensemble ça demeure quand même très sombre, pour ne pas dire parfois terrible ! Certains scénarios m’ont perdue à coup de mythologie et de fantastique, et j’ai honteusement décroché quand ça devenait un poil trop naïf.

Peut-être que le timing n’était pas le bon. Peut-être que la pandémie de Covid-19 est encore trop fraîche. Peut-être que je n’ai plus cet engouement à rêver d’un autre monde ni à me projeter dans un futur aussi anxiogène (et sinistrement réaliste). Ou peut-être tout simplement que je ne sais plus mélanger les catégories de genres et qu’il me faut revenir à une valeur sûre pour éventuellement retenter ce livre et l’apprécier davantage parce que j’ai cette sensation d’être passée à côté d’une potentielle pépite dont la couverture est en outre sublime.