Les Chroniques de l'Imaginaire

L'associé du diable - Neiderman, Andrew

Kevin Taylor est un jeune avocat, membre du cabinet d'une petite ville de la périphérie de New York. Malgré son âge, il est plutôt bien introduit dans la société locale.

Jusqu'à ce qu'il accepte un dossier que tout le monde lui conseille de refuser : la défense d'une institutrice lesbienne accusée d'attouchement sur une jeune élève.

Devant le jury, devant le juge, devant le public, Kevin Taylor montre qu'il est le meilleur. Il brise l'accusation, confond les témoins et prouve l'innocence douteuse de l'accusée.

Kevin pensait être récompensé pour sa brillante prestation. Les associés du cabinet lui font doucement comprendre que Blithedale est devenue trop petite pour lui.

Outré, il prend contact avec un avocat spectateur de sa performance, le seul membre du public qui l'a félicité en lui laissant sa carte. Milton and associates de New York City. L'ambition de Kevin n'a plus de plafond. Multiplication de sa rémunération, appartement de fonction dans le meilleur quartier de la grande ville et accès à des dossiers d'affaires pénales dont il rêve depuis sa sortie d'université.

Kevin quitte les bouseux et part en ville avec sa femme. Il devient l'associé d'un cabinet qui ne perd jamais et dont les moyens sont sans limite.

Je connais le film L'associé du diable avec Pacino et Reeves. Et je n'ai jamais su le terminer. J'apprécie le début et je ne vois jamais la fin. Par ennui ? Perte d'intérêt ? Je fais une tentative avec le livre qui a servi de base au film. Si les thrillers juridiques me bottent peu, j'aime l'idée de cette histoire, j'aime les histoires avec le diable.

La boucle reprend. J'apprécie le début. Le lancement du récit, la plaidoirie de Kevin Taylor dans l'affaire Loïs Wilson et le retournement de la petite ville contre Kevin sont très bien amenés. Neiderman l'écrit de manière très simple. C'est fluide. Cela se lit facilement et on est vite pris par l'histoire. C'est lors de l'emménagement à New York que cela commence à tourner carré : des répétitions de situation, du M. Milton à chaque dialogue (c'est le meilleur, j'en mettrais ma main au diable), des noms de personnages qui en disent trop, une vue trop superficielle des relations entre les protagonistes - il n'y a aucune tension psychologique alors que cela aurait dû être le cœur de ce bouquin - et le cynisme décrit est enfantin. L'associé du diable aurait pris une tout autre mesure s'il avait été dans la même veine qu'American psycho paru seulement un an après.

Ensuite, on arrive à la rencontre entre Kevin et l'épouse du premier associé du cabinet. Tout le monde sait qu'une folle qui sort de sa cachette en hurlant au diable a raison, surtout si elle peint des tableaux moches. A partir de ce moment, le dénouement de L'associé du diable se précipite dans le ridicule.

En conclusion, j'ai été au bout et ce texte aurait dû avoir une deuxième moitié bien mieux développée pour ne pas devenir une caricature.