Les Chroniques de l'Imaginaire

Les mystères de Sherlock Holmes - Naugrette, Jean-Pierre

Le sous-sitre "Histoires" décrit plutôt bien le contenu de cet ouvrage, puisque nous y trouverons différents textes, dont certains sont reliés entre eux.

Le mystère de la maison de poupée : Reconnaissant de l'aide de Holmes dans une affaire récente, le couple royal fait réaliser à son intention une copie de la maison de poupée ayant trôné à l'Exposition Universelle, et qui figure la réception organisée lors de l'arrivée à Westminster de la future reine. La quantité de détails est impressionnante, mais ce n'est pas cela qui justifie le malaise du Dr Watson durant la nuit.

Le mystère de Stoke Moran : Revenu sur les lieux d'un cas précédent, Holmes est aux premières loges pour constater le décès d'un personnage particulièrement antipathique, par morsure de vipère selon toutes apparences. Ce décès opportun libère sa jeune belle-fille, lui permettant de convoler avec l'homme qu'elle aime.

Le mystère du gentleman cambrioleur : Vraiment difficile de trouver un bon monte-en-l'air de nos jours, même quand on le cherche assidûment ! Le combat singulier que vont se livrer Raffles et Holmes lui-même à qui atteindra en premier le bonnet du doge Loredan conservé par Lord Curzon se terminera de façon inattendue.

Le mystère du mangeur d'opium : Pourquoi entrer par effraction dans l'appartement sis au-dessus d'une banque, et repartir sans avoir rien pris ? Holmes va, bien sûr, trouver à la fois le coupable et la raison de ses actes.

Le mystère des chutes de Giessbach : En villégiature dans les Alpes suisses, Holmes et Watson séjournent dans le même hôtel qu'un célèbre peintre japonais, l'ambassageur du Royaume-Uni et son épouse, et une cantatrice très connue, en vacances avec son mari. Quand le peintre est assassiné, il ne faut pas longtemps au policier local pour se convaincre qu'il a trouvé le coupable.

Le mystère du bicorne de Napoléon : Comme convenu lors de leur rencontre dans l'Oberland bernois, Holmes et Watson passent un week-end de chasse au château de Lord et Lady Glover. Dans une vitrine trône le bicorne que Napoléon portait à Austerlitz, que s'est approprié un ancêtre de Lady Glover, et qui fait l'objet de bien des convoitises.

Le mystère du Georges V bleu : Pourquoi donc Holmes s'est-il ainsi exposé au feu d'un tireur d'élite ?

Le mystère du Drachenberg : Watson est inquiet de la léthargie persistante de Holmes. Aussi est-il content de voir celui-ci partir en tournée avec un orchestre où il jouera du violon, cependant que Watson est chargé de "garder le fort", et de lui faire suivre les courriers de Mycroft. Bien que froissé par la désinvolture de Holmes, qui n'a même pas pris la peine de le saluer avant son départ, Watson n'en accourt pas moins à Salzbourg quand son ami l'y réclame.

C'est à un jeu littéraire que nous convie l'auteur de ce recueil, avec les références éparses non seulement à Conan Doyle lui-même, mais aussi à Baudelaire, Charlotte Brontë, De Quincey, Fitzgerald ou James. On y retrouve bien également ce jeu avec la réalité, et le fantastique familier aux lecteurs et lectrices des aventures originelles du détective, notamment dans la première histoire.

Comme c'est souvent le cas dans les recueils, les textes sont de longueur et de qualité inégales, et personnellement je me serais passée des deux derniers, cependant que j'ai trouvé peu d'intérêt au mystère du mangeur d'opium. Il n'empêche que pour les amateurs et amatrices du célèbre duo Holmes/Watson, il est agréable de lire des histoires capables de les replonger dans l'ambiance si particulière du 221b Baker Street, et dans ce Londres, voire cette Europe, d'un autre temps. En tant que livre d'évasion à glisser dans la valise de ses vacances en montagne, celui-ci est tout à fait approprié.