Les Chroniques de l'Imaginaire

Pillard de guerre (Histoires de guerre - 3) - Pelaez, Philippe & Porcel, Francis

Le Mexique depuis la révolution de 1910 vit des années compliquées, où les coups d'États se succèdent, les alliances se défont et les trahisons sont multiples entre révolutionnaires. Pancho Villa, révolutionnaire mythique, se débat au milieu de cela, lorsqu'en 1916 il décide d'attaquer la ville de Colombus aux États-Unis.

Grave erreur, le général américain Pershing le prend en chasse ainsi que l'armée mexicaine. Tentant d'échapper à ses poursuivants, il rencontre Ferdinand Tirancourt, un Français au passé trouble. Profiteur de guerre, bagnard évadé, celui-ci se retrouve dans le bourbier mexicain à vivre de pillages avec une poignée de compagnons plus improbables les uns que les autres.

Ferdinand est devenu un pillard de guerre et il possède peut-être un atout qui pourrait permettre à Pancho Villa de renverser la situation. Alors bluff ou pas ? Ferdinand va-t-il encore retomber sur ses pattes ou enfin payer ses multiples méfaits passés ?

J'ai retrouvé avec plaisir ce si antipathique anti-héros qui n'est pas à une magouille près, qui vendrait sa mère et son père pour sauver sa peau. Intéressé de voir comment cette fois il allait s'en tirer après s'être évadé du bagne et surtout pourquoi il s'est retrouvé au milieu de ce bordel mexicain. Son culot, sa gouaille, son franc-parler, ce don de profiter des faiblesses des autres font toujours merveille. Cet homme sans foi ni loi baisse parfois la garde dans ce tome 3 de ses aventures et cela peut même finir par le rendre plus sympathique. Mais juste un chouïa.

J'ai apprécié que Philippe Pelaez fasse évoluer son personnage au milieu de cette révolution mexicaine permanente car ce pays, avec ces affrontements permanents, sied à merveille à Ferdinand. Sous couvert des aventures de son héros, l'auteur nous fait découvrir l'imbroglio mexicain de l'époque et ce personnage extraordinaire aux vies multiples que fut Pancho Villa. Comme Ferdinand ce n'était pas un saint homme, il a changé de vie plusieurs fois, a été un combattant devenu généralissime, puis un traître à la nation, un renégat chef de bande qui s'est construit un fief pour finir assassiné alors qu'il avait enfin déposé les armes.

Ferdinand lui ressemble, avec peut-être les idéaux en moins. Son opportunisme le sauve encore de situations inextricables, son cynisme lui permet d'éviter les faux-pas, car tel un chat il retombe toujours sur ses pattes mais jusqu'à quand ?

Les couleurs de Francis Porcel rendent parfaitement cette atmosphère poussiéreuse qui colle aux basques des ces hommes qui arpentent des contrées arides. Les dessins réalistes et les personnages expressifs donnent un certain dynamisme à cette bande dessinée. J'aime aussi que Philippe Pelaez nous instruise sur notre histoire ou celle d'un autre pays au travers des mésaventures de son anti-héros

Si vous aimez les personnages troubles, cyniques et sans aucune morale,  cette série est faite pour vous. Moi, j'attends avec impatience le prochain tome !