Les Chroniques de l'Imaginaire

La dernière chasse - Grangé, Jean-Christophe

Le corps d'un homme est découvert en forêt lors d'une chasse à courre. Cet homme est Jürgen von Geyersberg, l'organisateur de la chasse, le dirigeant de l'une des plus grandes entreprises allemandes et comte von Geyersberg, famille de milliardaires du sud-ouest de l'Allemagne. 

Le corps a été découvert en Alsace, l'enquête va être franco-allemande. Le corps a été décapité et vidé comme du gibier.
La police française sort le commandant Niémans de son placard pour résoudre cette affaire puante.

J'ai relu plusieurs vieux romans de Grangé en 2025 avec beaucoup de plaisir jusqu'à arriver à ce livre un peu plus récent (parution en 2019). Cette dernière chasse me laisse sur un résultat à peine moyen.

Dans les points positifs : le talent de Grangé pour attraper le lecteur et le tenir du début à la fin de l'histoire ; le retour du fameux Pierre Niémans des rivières pourpres ; l'environnement du récit : Alsace et Forêt Noire, des lieux que j'apprécie et que je connais.

Cette enquête transfrontalière m'amène au premier point négatif. Vous vous souvenez de La grande vadrouille et des clichés sur les Allemands ? On est quasi au même niveau. Et les antagonistes sont les mêmes, évidemment.
C'est lourd.

Ensuite, si Niémans était accrocheur et ténébreux dans Les rivières pourpres, il est mort à la fin des rivières pourpres. Son retour n'est pas une surprise (c'est annoncé dans le synopsis) mais cela donne une impression de triche. Grangé l'associe à une jeune lieutenante de police qu'il a formée et prise sous son aile, Ivana Bogdanovic, qui est aussi un cliché de la jeune de banlieue insupportable sur ses principes et sa haine de ceux qui ont plus qu'elle.

Les personnages ne relèvent pas un texte et une enquête décevante et percluse d'incohérences et d'illogismes. Si le lecteur sait comprendre et laisser passer les régulières bizarreries historiques, scientifiques ou réglementaires de Grangé quand l'action se passe au milieu de la Turquie ou en Mongolie, en Alsace ou au Baden-Württemberg, cela ne passe pas. Et ce n'est pas aidé par le résumé sur la quatrième de couverture qui en dit beaucoup trop. Ca manque de peps, ça manque de finition : est-ce juste la transposition en livre d'un épisode de la série télévisée Les rivières pourpres faite à la va-vite ?

Bref, si La dernière chasse se lit très vite et facilement, vous lèverez souvent les yeux au plafond jusqu'à une fin beaucoup trop facile. C'est trop de matière juste pour expliquer la raison de la peur des chiens de Niémans.