Ce n'est pas toujours facile de faire partie d'une famille de voyantes quand on soi-même on ne l'est pas ! Le seul don de Blue Sargent est d'amplifier les ressentis de son entourage, aussi accompagne-t-elle souvent sa mère pour guetter les esprit à la veille de la Saint Marc : c'est le moment où défilent tous ceux qui vont mourir dans l'année. Mais cette fois, c'est un peu différent : Blue voit distinctement l'esprit d'un garçon qui dit s'appeler Gansey. La seul explication possible, c'est qu'elle est l'amour de sa vie ou la cause de sa mort. Si on ajoute à cela que ses proches ont toujours prédit à Blue que si elle embrassait l'amour de sa vie, il en mourrait, il est évident que Blue devrait rester le plus loin possible de Gansey !
Evidemment, l'adolescente préfère faire tout le contraire de ce qu'on lui dit. Elle fait la rencontre de Gansey dans le bar où elle travaille et se dispute avec lui sur un sujet trivial. Elle le revoit très vite quand il vient consulter les voyantes de sa famille : il est en effet à la recherche d'informations sur les lignes de Ley (les artères énergétiques de la Terre) locales, dont il espère qu'elles le mèneront à la tombe de l'un des héros gallois "endormis", Owain Glendower ; la légende dit qu'ils ne sont pas vraiment morts mais attendent d'être réveillés. Blue se rapproche rapidement du groupe formé par Gansey et ses amis...
Cette série BD prévue en quatre tomes adapte la tétralogie éponyme de Maggie Stiefvater, parue entre 2012 et 2016. Pour ma part, je n'ai pas lu les romans et j'ai eu énormément de mal à accrocher à l'histoire. Cela part dans tous les sens, c'est décousu et peu compréhensible. Il y a de nombreux rebondissements, du danger et vraiment beaucoup de fantastique, mais tout s'emmêle sans qu'on comprenne ce que cela fait là. On ressent bien qu'il y a du contexte derrière, notamment avec les amis de Gansey qui ont tous un passif : Ronan s'accroche sans arrêt avec son frère aîné, Adam vient d'un milieu difficile dont il veut sortir, sans parler de Noah qui se présente généralement en annonçant qu'il est mort depuis sept ans sans que personne ne relève. Mais cela ne marche pas, on n'arrive pas à s'attacher aux personnages et à ressentir les enjeux. J'imagine que l'adaptation n'a pas su retranscrire la profondeur de l'histoire malgré les 256 pages.
Je n'adhère pas trop au style graphique non plus. Les décors sont jolis et les couleurs aussi, mais l'ensemble reste très froid et les visages semblent parfois très mal rendus.
Il y a plein d'éléments intéressants dans ce récit, mais c'est trop confus et difficile à suivre pour quelqu'un qui découvre cet univers, j'imagine que la BD plaira plus à ceux ont lu (et apprécié) les romans au préalable.
