Yamato Kobayashi a du mal pour beaucoup de choses, tant dans ses études qu'à côté. Il ne va plus guère au lycée que pour faire acte de présence, et multiplie les petits boulots sans jamais satisfaire ses employeurs à cause de bourdes à répétition. Lui-même se considère comme un raté et se donne des airs de petit voyou pour éviter la honte d'être plus bête que les autres.
Mais voilà qu'arrive dans sa classe un autre garçon bien plus chelou que lui. Keisuke Uno ne parle à personne, il est vite perdu dès que les choses ne suivent pas leur cours habituel, et paniqué si le ton monte.
Kobayashi est d'abord intrigué, puis impressionné par la capacité d'Uno à surmonter ses difficultés. Celui-ci a une technique bien rodée : il note dans un petit carnet, étape par étape, toutes les procédures lui permettant de survivre dans la jungle épuisante du quotidien, même s'il s'agit d'une chose à priori aussi simple que prendre le bus. Il a ainsi un cordon de sécurité auquel se raccrocher quand il est perturbé, à l'image de celui qui permet aux astronautes de ne pas se perdre dans l'espace quand ils sortent de leur navette.
Très belle découverte que ce manga qui traite de l'intégration de personnes un peu différentes. La neurodivergence d'Uno est frappante, que ce soit à travers ses yeux toujours grands ouverts, ses rares prises de parole énergiques et ses fréquentes crises de panique. Celle de Kobayashi est bien plus discrète, mais paradoxalement pas aussi bien apprivoisée. Au contact d'Uno, Kobayasi apprend à s'accepter tel qu'il est et oser montrer ses faiblesses, par exemple quand il ne comprend pas quelque chose et a besoin d'explications supplémentaires. Uno, qui a toujours été solitaire, découvre le soutient que peut apporter l'amitié. Tous deux s'ouvrent peu à peu. D'ailleurs, leurs nouvelles connaissances du club d'astronomie pourraient bien les amener encore plus loin, j'ai hâte de découvrir tout ça.
Une histoire profondément humaine et qui fait du bien.
