Ce quatre-vingt-onzième numéro de Galaxies-SF est consacré à Richard D. Nolane, un homme aux multiples casquettes : novelliste, romancier, scénariste de bande dessinée, traducteur, anthologiste… L'ébauche de bibliographie qui le conclut aurait de quoi effrayer le bibliophage le plus affamé : 43 tomes de la série de romans Blade, 71 albums de BD, des essais, des anthologies, et il est toujours actif à l'heure actuelle ! Le dossier, coordonné par Didier Reboussin, s'articule autour de trois axes : biographique, avec un entretien dans lequel Nolane revient sur l'ensemble de sa carrière et un essai de Jean-Michel Archaimbault qui retrace ses échanges avec lui ; critique, avec des présentations des séries de BD Wunderwaffen (une uchronie où la Seconde Guerre mondiale déraille autour de vertigineux duels aériens) et Millénaire (une saga historique dans un Moyen Âge parallèle) ; fictionnel, avec une nouvelle de Nolane lui-même (Le Malin des magiciens) et une autre de Reboussin (Un peintre raté) qui illustrent l'intérêt du premier pour l'uchronie et l'ésotérisme autour de figures comme Jacques Bergier ou Gustave Klimt.
La partie « Nouvelles » s'ouvre avec Résistances, d'Elga Bland. On y suit une équipe de scientifiques qui découvrent sur Mars des traces d'une vie extraterrestre dotée de capacités d'auto-guérison prodigieuses. La tentation d'y avoir recours est forte, mais à quel prix ? L'amour le dispute à l'horreur dans ce lauréat du prix Alain Le Bussy 2025 à la langue soignée. Pierre Stolze nous implore ensuite : Ne réveillez pas un Cthulhu qui dort ! Sans surprise vu le titre et le nom de l'auteur, c'est un pastiche lovecraftien humoristique plein de références au maître de Providence (peut-être un peu trop d'ailleurs) avec un concept central (la capacité de l'art à incarner la foi) solide. Enfin, le quota ukrainien de ce numéro est rempli par Rod Velytch avec Parti sans permission, un récit plein d'action dans un futur déprimant où le monde appartient aux plus riches et où la technologie permet de nier jusqu'à l'humanité de leurs subalternes. Heureusement, l'amour est plus fort que tout.
Le supplément numérique de la revue double le nombre de nouvelles. On y trouvera un autre récit où la technologie est devenue outil d'oppression dans un futur dystopique : dans Opt, de Damien Langlois, le simple fait de respirer est devenu un privilège… L'altruisme existe encore et se niche dans les endroits les plus inattendus. Dominique Tellier propose avec Seven (7) Argo une histoire pleine de non-dits et de sous-entendus autour d'un vaisseau spatial dont l'équipage a été anéanti par une entité dont la nature reste nébuleuse. Enfin, Le yacht aux lilas de Fabien Delorme nous offre une jolie rencontre lorsqu'une pirate de l'espace tombe sur un vaisseau de luxe abandonné qui recèle un butin inattendu pour elle.
Dans les articles, on appréciera la mise en évidence par Jean-Guillaume Lanuque d'un fabuleux album de rock français, La Mort d'Orion de Gérard Manset. La « croisière au long du fleuve » de Didier Reboussin fait escale chez George Murcie, un auteur mineur et mystérieux de la collection Fleuve Noir. Comme d'habitude, les critiques de livres, films et bandes dessinées viennent conclure le numéro.
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