Eugénide a été capturé par la reine d'Attolie qui le garde enfermé dans son palais. Le dessein initial de la reine était de l'éliminer, purement et simplement, mais après réflexion elle va se contenter de lui couper la main droite avant de renvoyer le voleur mutilé dans son royaume, où il va se terrer pendant de longs mois.
Eugénide va donc devoir apprendre à vivre avec une seule main, perspective terrible pour un voleur de sa trempe. Il réapprend à écrire, à crocheter, se battre et monter à cheval (lui qui déteste ça !) en étant physiquement diminué. Mais son esprit est toujours retors et, quand il va devoir négocier avec la reine d'Attolie, il va lui proposer une alliance tellement improbable qu'elle pourrait bien être le salut de leurs deux royaumes.
C'est avec beaucoup de plaisir que j'ai lu ce second tome des aventures d'Eugénide, le voleur de la reine. A nouveau, j'ai été surprise par son opiniâtreté et ses efforts pour tenter d'anticiper le moindre mouvement sur l'échiquier politique afin d'aider Eddis, sa reine. Les manigances du voleur sont toujours intéressantes à découvrir, surtout quand on apprend, plus tard dans le récit, comment et combien il a pu anticiper ce qui allait se passer. Ce à quoi je ne m'attendais pas, par contre, ce sont les sentiments qu'il éprouve pour la reine d'Attolie.
Et quel plaisir aussi de voir que ce sont des femmes fortes qui dominent ces deux royaumes ! Deux femmes différentes, mais avec la même volonté implacable de garder sain et sauf leur royaume respectif, quitte à prendre des décisions controversées et les regretter par la suite.
Ajoutons à cela une écriture et une traduction soignées, avec des personnages qui ne tombent jamais dans la caricature ou l'archétype trop banal, et on obtient un excellent second tome d'une série que j'ai hâte de continuer à lire !